Bear's Den

Depuis leurs débuts il y a maintenant un peu plus de dix ans, Bear's Den se sont toujours placés parmi les formations les plus prolifiques du Royaume-Uni, En témoignent pas moins de cinq albums mais aussi une multitude d'EPs et singles en tous genres, notamment le très mitigé et mièvre First Loves dévoilé en juin dernier. Moins de cinq mois plus tard, White Magnolias, introduit par le duo comme la seconde partie de son prédécesseur, est-il à même de marquer un regain d'inspiration ?

Difficile de répondre par autre chose que par l'affirmative à l'écoute du titre éponyme placé en ouverture de l'EP,subtile, intimiste et superbement arrangé où se mêlent cordes, piano et boîte à rythmes, le tout accompagnant la voix toujours fluide et douce d'Andrew Davie. Sur ces quatre compositions misant toutes sur le dépouillement mais aussi une qualité d'écriture n'ayant plus été perçue chez le duo depuis le superbe So That You Might Hear Me, à l'image de la ballade Loneliness agrémentée de cuivres, la recette est simple mais appliquée méticuleusement, et d'autant plus magnifiée par une volonté certaines de revenir aux sources.


Sur Honest Mistake, troisième extrait de l'EP, Bear's Den signent même probablement l'une des plus belles réussites de leur répertoire : si le titre se détache dans un premier temps par des percussions délicates et des arrangements là encore magnifiques, c'est bien l'emballement du rythme à mi-parcours, un refrain entêtant ("Yeah, it was an honest mistake / To love you in such an ugly kind of way / Yeah it was an honest mistake / To believe a single word that you'd say") et des chœurs devenus subitement omniprésents qui permettent à cette pop song de marquer l'écoute durablement. Un EP conclu dans le dépouillement le plus total sur la ballade piano-voix Imitation, touchante à défaut d'être réellement mémorable.

Une réussite toute aussi inattendue que fulgurante de la part de Bear's Den, en attendant un éventuel nouvel album dans le courant de l'année 2024.