Twisted Charm

En provenance de la banlieue de Londres, ce quatuor déluré sort son premier album après une poignée de singles et une grosse rasade de concerts. Jamais groupe n’aura aussi bien porté son nom car du charme ils n’en manquent pas et du twist au sens musicale ou de la tournure d’esprit ils n’en manquent pas non plus. Cette musique est tordue jusqu’à la limite de la fausse note et pourtant terriblement séduisante.

L’inspiration 80s est très marquée et va piocher aussi bien dans les délires post-punk de PiL, la musique batcave et théatrale de Bauhaus ou même la pop guimauve d’Orchestral Manœuvres in the Dark sur Socialite. Mais attention, leur mélodie et leur jeu sont tordus, et dès lors qu'il s’agit d’OMD, c’est exactement comme si vous écoutiez une vielle cassette (cliquez ici si vous ne savez plus ce qu’est une cassette) qui aurait fait un séjour prolongé derrière un tableau de bord au soleil puis dans une piscine fortement chlorée.

Il serait tout de même injuste de faire une chronique de Twisted Charms en ne regardant que leurs influences sans décrire la synthèse qu'ils en ont fait. Un savant délire bien rythmé par un duo basse-batterie métronome qui permet de garder le cap pendant que le synthé et surtout le saxo partent en vrille. Nathan Doom chante, déclame, hurle ses textes comme le ferait quelqu'un qui se bat avec toutes ses forces restantes contre les sédatifs.

Sur cet album les morceaux ont la bonne idée de rarement atteindre les 3 minutes car, comme le dit mon père, « les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures ». Ainsi, Boring Lifestyles qui a déjà eu les honneurs d’une sortie française en EP ne dure que 2'12, le temps d’un délire punk tel qu’il se pratiquait en 1977. A cette époque, les groupes répétaient directement sur scène et apprenaient à jouer en public.

A propos de scène, le groupe n’a toujours pas fait de tournée française en tête d’affiche mais cumule les ouvertures de groupes barrés et à succès. Premier coup avec les Klaxons avec qui ils partagent la fraîcheur et la folie. Cet automne ce sera au tour des Rita Mitsouko de pimenter leurs shows avec ces jeunes fous qui leur rappelleront les délires de l’époque Andy/Marcia Baïla.