Six By Seven

Formation phare de la scène underground anglaise depuis la fin des années 90, Six By Seven tente une énième fois de revenir en haut de l'affiche avec un nouvel album, If Symptoms Persist, Kill Your Doctor. Une sortie presque confidentielle, dans une certaine indifférence, mais pourtant marquée par le retour du bassiste Sam Hempton.

Le succès d'estime obtenu il fut un temps par la formation de Nottingham semble malgré tout bel et bien appartenir à un passé. Sur ce nouveau disque, le groupe de Chris Olley se parodie tout au long de neuf nouvelles compositions sans jamais parvenir à insuffler une véritable dynamique à un ensemble pêchant par un manque d'inspiration ainsi que la quasi-absence de titres forts. Les morceaux sont longs et étirés mais jamais complexes car trop redondants dans des structures où le chant n'est que rarement mis en avant.
Le choix d'un retour aux sources est pourtant artistiquement louable et ne pourra que satisfaire et fidéliser une partie du public laissé sur le bord du chemin ces dernières années, mais ce nouvel opus que l'on n'hésitera pas à qualifier de conceptuel car influencé par le documentaire The Trap d'Adam Curtis passe peut-être trop comme une tentative désespérée et née dans l'urgence de sauver ce qui peut encore l'être.
Une fois encore, Six By Seven mêlent donc ici leurs guitares noisy et teintées de shoegazing à des nappes de claviers impalpables créant une atmosphère aérienne, ample et hypnotique. Le long et ambitieux titre instrumental qu'est Nations ouvre ainsi une marche de près de cinquante minutes clôturée par le très réussi et pourtant lourd de sens War Nations, après que se soient succédées huit compositions dont les titres (World Army, Radio Silence, Liberation, Diplomatique…) ne laissent que peu de doutes la politisation du disque.

Ne nous y méprenons pas : le Best Of que le groupe annonce pour le début d’année prochaine sera d’un intérêt tout autre que cet album en demi-teinte.