Elbow

Pour certains, la carrière d'Elbow aura atteint son apogée lors de la sortie du formidable Cast Of Thousands durant l'été 2003 avant que le groupe ne marque indéniablement le pas avec un Leaders Of The Free World homogène et rythmé mais trop peu inspiré. Trois années et un changement de maison de disques plus tard, la formation mancunienne est de retour au meilleur de sa forme avec son projet le plus ambitieux et abouti à ce jour, The Seldom Seen Kid.

En passe de devenir la marque de fabrique d'Elbow, l'homogénéité du disque est ici admirable, tant dans les mélodies discrètes et posées que dans les très nombreux arrangements, le constat étant symbolisé dès le titre d'ouverture, Starlings, sur lequel la voix irrésistible de Guy Garvey est mise en avant, écrasant de tout son poids les instruments jusqu'à n'être accompagnée que par quelques esquisses polies de violon. La recette est reprise tout au long des douze nouvelles compositions avec un certain brio, sans jamais tomber dans la redite ou l'ennui, un véritable sentiment d'euphorie semblant guider les cinq musiciens tout au long de leur chemin.

A la base de Mirrorball, une simple et douce mélodie au piano, alors qu'une certaine grandiloquence maîtrisée semble se dégager du single Grounds For Divorce et plus encore d'un Audience With The Pope touché par la grâce divine. En cherchant systématiquement à jouer la carte de la simplicité et en usant avec talent d'orchestrations classieuses, Elbow a semble-t-il trouvé la voie à suivre pour exploiter au mieux sa créativité, comme en attestent les doux cuivres de Weather To Fly ou encore le brillant mariage vocal réalisé avec Richard Hawley sur The Fix.

Ennuyeux au premier abord de par son calme ambiant, ce quatrième album studio est au final une franche réussite dont les très nombreuses qualités ne surgissent qu'au fil d'écoutes répétées. En 2008, il ne fait aucun doute qu'il faudra compter avec Elbow à l'heure des palmarès de fin d'année.