Outl4w

Fervents adeptes depuis leurs débuts discographiques, il y a à peine plus d’un an, de la stratégie commerciale du DIY (Do It Yourself), se traduisant par une totale indépendance tant du point de vue de la production (enregistrement maison) que de celui de la distribution (propre label), le toujours juvénile quatuor passe à la vitesse supérieure en faisant paraître son premier album. Après une poignée de singles, plus détonants les uns que les autres, toujours dans une veine rock’n’roll très nostalgique des années soixante-dix mais offrant une indéniable touche d’originalité, sans toutefois réinventer le genre, et surtout le premier EP, Blame The Nation, Outl4w tente de faire son entrée dans la cour des grands tout en prenant des risques mesurés.

En effet, fort du succès d’estime des productions précédentes, la formation ne propose que très peu de nouvelles compositions sur son premier opus éponyme, celui-ci ayant plus des airs de compilation, agrémentée de quelques inédits, que de véritable première galette. Quoi qu’il en soit, si on retrouve avec beaucoup de bonheur les friandises explosives et électrisantes comme I Can’t Relate et , on découvre trois compositions rutilantes, le brillant et parfaitement juste, dans le sens où il réussit la synthèse de tous les tubes précédents du groupe, Lay Out The Traps, le brouillon et détaché, assez proche du courant punk originel, The Enemy, ou le presque inventif, Nothing Else To Say, nous offrant un univers moins punkoïde, débridé et nihiliste, voire plus posé et rassurant.

Ainsi a-t-on la confirmation qu’Outl4w vit la musique qu’il joue, conservant une extraordinaire fraîcheur tout en ne cessant de progresser au niveau technique ni de faire évoluer, par petites touches, d’une manière subtile, son style a priori éculé et dépassé. Bien que proposant un son des plus classiques et revisités au fil des décennies, avec plus ou moins de bonheur d’ailleurs, Outl4w possède ce petit quelque chose d’impalpable et d’indéfinissable que l’on nomme talent, qui lui fait transcender et sublimer le genre des compositions de deux minutes trente du rock’n’roll échevelé de grand-père, comme, seul, su le faire en son temps The Wildhearts.