The Rifles

Faisant suite à un savoureux EP éponyme en guise de mise en bouche, paru il y a tout juste deux mois, le combo le plus sophistiqué et dandy de la galaxie rock’n’roll britannique nous livre enfin le successeur du très remarqué No Love Lost. Gageons que celui-ci confirmera le cap donné par les récents brûlots, The Great Escape ou encore Darling Girl, à savoir une orientation plus subtile et variée, assortie d’une production d’une efficacité redoutable.

Et autant dire que l’opus et ses onze compositions démarrent sur les chapeaux de roues par le tonitruant Science Is Violence, lequel réunit toutes les nuances de la couleur musicale si personnelle du quatuor toujours guidé et porté par la voix magique de Joel Stoker. En effet, cette première rafale de Kalachnikov meurtrière, à l’image de quelques salves suivantes comme le poignant Sometimes, le détaché et rigoureux Out In The Past, ou encore les enlevés et explosifs Fall To Sorrow et The General, allie percussion des riffs, limpidité de la ligne mélodique et interprétation classieuse.

Bref, et on ne se lasse jamais de le dire, The Rifles se présente comme l’une des formations actuelles les plus complètes et donc les plus inventives et jubilatoires. Nous en voulons pour preuve les ambiances variées que Great Escape nous propose, tantôt feutrées à l’instar des bluettes intimistes au tempo moyen, telles la nostalgique History et la très inspirée des confrères Dogs, Toerag, tantôt dépouillées comme l’acoustique et vaguement larmoyante For The Meantime.

En conclusion, nous nous voyons offrir, à travers ce véritable joyau musical, de quoi dissiper largement nos inquiétudes et nous rassurer pleinement relativement à l’épreuve toujours périlleuse du second album. A l’évidence, pour le commando londonien, l’examen de passage dans la cour des grands est réussi haut la main. Avec mention excellent.