LostAlone

Auteurs d'un brillant premier album avec Say No To The World en 2007, LostAlone ont eu toutes les peines du monde à accoucher de son successeur. Cinq années de labeur récompensées par la publication ce mois-ci de I'm A UFO In This City, accueilli avec un enthousiasme non feint par la presse rock britannique. A juste titre ?

Les ambitions, parfois démesurées, du trio trouvent sur ce second effort studio un terrain propice à un certain épanouissement. Si le combo n'a jamais brillé par la finesse de ses compositions, la puissance des riffs, la rage dégagée par le chant de Steven Battelle et une production digne de bien des poids-lourds du genre permettent à I'm A UFO In This City de postuler au statut envié de réussite. Certes aucune composition ne semble ici atteindre le niveau de Blood Is Sharp, Unleash The Sands Of All Time ou même Our Bodies Will Never Be Found, mais l'ensemble se veut cohérent, un gage certain de qualité pour ce disque évoluant au croisement du punk, de l'émo voire même de la power pop de par l'utilisation, le plus souvent à bon escient, des chœurs.

A l'évidence, les nombreuses tournées en première partie de My Chemical Romance, Paramore ou 30 Seconds To Mars ces dernières années ont porté leur fruit. Plus américaines que jamais, les influences de LostAlone sont palpables sur ces onze nouvelles compositions, le travail des producteurs Jacknife Lee, Greg Wells et Gerard Way ayant fait son œuvre et poussé les trois anglais à la démesure. Si la puissance de feu déployée est dévastatrice et le rythme effréné, certains titres manquent de peu de tomber dans le piège de l'opéra rock. A trop vouloir densifier le son, le groupe semble avoir quelque peu délaissé la qualité d'écriture.
Une certaine gamme de nuances est malgré tout palpable à l'écoute de I'm A UFO In This City. Du rock de stade (Obey The Rules You Lose) au punk (Vesuvius, We Are the Archaeology Of The Futures Past) en passant par une poignée de compositions dont l'orientation plus power pop s'avère une réussite (Uforia, Creatures), le groupe possède plusieurs cordes à son arc. On regrettera toutefois les vaines tentatives de ralentir le tempo, à l'image de l'insipide Orchestra Of Breathing ou d'un We Are The Archaeology Of The Futures Past durant lequel l'utilisation grossière du piano tourne au mauvais pastiche de Queen.

Destiné à un public jeune, ce second album de LostAlone ne trouvera assurément pas un écho positif auprès de toutes les oreilles. Dans un genre souvent décrié, LostAlone signent malgré tout ici un retour réussi.