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Enter Shikari
LostAlone

Paris, Trabendo - 5 octobre 2007

Live-report par Fab

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En publiant il y a quelques mois un premier album où se mêlaient des sonorités transe, des rythmiques punk et une énergie digne des formations les plus réputées, Enter Shikari ont provoqué chez leur jeune public une admiration n'ayant d'égale que les moqueries, les critiques ou même l'indifférence que ressentaient les tranches d'âge supérieures. Un seul et unique point semble toutefois rassembler ces différents clans sous une même bannière : des prestations scéniques qualifiées d'ébouriffantes par de nombreux observateurs avisés.

Mais avant de pouvoir se faire un véritable avis sur la question, c'est avec LostAlone que la soirée débute dans un Trabendo quelque peu vide en dépit du déplacement en masse des jeunes « emo boys » et « emo girls », tous plus lookés les uns que les autres, et dont la présence n'avait pour but principal que de se défouler dans une ambiance bon enfant. Et cela, le trio anglais mené par Steven Battelle l'avait à l'évidence bien compris.
En interprêtant leurs compositions les plus violentes et les plus rythmées, en poussant la fosse à se laisser aller et à se déchaîner, mais aussi en jouant le temps d'une soirée aux rock star déchaînées, LostAlone remplissent la mission qui leur incombait sans difficulté. Unleash The Sands Of All Time, Elysium ou encore Our Bodies Will Never Be Found et bien entendu le classique et ultra efficace Blood Is Sharp, joués très respectueusement et sans véritable prise de risque, se trouvent ainsi suffisamment en adéquation avec les attentes du public pour débuter de la meilleure des façons la soirée.

Trente courtes minutes plus tard, c'est dans une ambiance chauffée à blanc que les quatre stars de la soirée se présentent alors qu'un large drapeau représentant le visuel de l'album Take To The Skies est suspendu en fond de scène. Dans la fosse, le public semble en plein délire : ça crie, ça saute, ça se bouscule... toutes les règles de bienséances s'écroulent face à l'enthousiasme juvénile de fans devenus hystériques en l'espace de quelques secondes.
Sur scène, les membres du groupe, sourire aux lèvres, prêts à en découdre, jubilent avant même le premier titre joué. Roughton Reynolds, microphone à la main, accompagné par ses acolytes, lance un "1-2-3-4 shit !" furieux avant de courir jusqu'au bord de la scène pour mieux se jeter sans retenue dans des bras bien décidés à le porter alors que le premier titre est lancé.
Musicalement, et en dépit de l'attitude irréprochable des membres du groupe totalement survoltés, la prestation d'Enter Shikari ressemble à l'évidence plus à un gloubi-boulga trash qu'à un concert sagement orchestré. Les riffs de guitare sont puissants et parfaitement accompagnés par les samples de musique électronique, mais les interventions successives et parfois simultanées des différents vocalistes dont les influences emo ou hardcore ne font plus aucun doute rendent l'ensemble totalement déstructuré. Fort heureusement, les titres forts du premier album des anglais, plus aisément reconnaissables et de bien meilleure facture que l’album dans sa globalité, tirent leur épingle du jeu. On pense notamment à Mothership, Sorry You're Not A Winner ou Anything Can Happen In The Next Half Hour mais aussi et surtout à un Johnny Sniper plus que convaincant.

Du bruit, de la sueur et de l’envie, c’est ça Enter Shikari !