Feeder

Après deux décennies de carrière et sept albums studio, que faut-il désormais attendre de Feeder à l'occasion de la sortie de Generation Freakshow ? Un énième coup d'éclat ? Un retour de Grant Nicholas et Taka Hirose sur le devant de la scène ? Un regain de popularité pour un groupe dont le succès populaire remonte désormais à plus de dix années ? Peut-être rien de tout cela, si ce n'est une pierre de plus sur un difficile déjà solidement ancré dans les mémoires...

Après un très électrique Renegades en 2010, Generation Freakshow nous renvoie sans ménagement vers la grande époque de Feeder, à mi-chemin entre la power pop irrésistible d'Echo Park et l'ouverture à un plus large public que symbolisaient alors Comfort In Sound et Pushing The Senses. Les années se sont écoulées mais rien n'a réellement changé chez Feeder. Les mélodies sont entêtantes, les coups de guitare assurés et le goût du groupe pour les chœurs et refrains enjoués est aujourd'hui encore une évidence. A l'image de l'imparable Borders, premier single extrait de l'album, ce cru 2012 de Feeder possède une fois encore les arguments nécessaires et suffisants pour convaincre les fans de toujours de poursuivre leur chemin aux côtés du duo, voire même d'attirer à nouveaux ceux et celles ayant suivi d'autres chemins dans un passé récent.

Plus posé que son prédécesseur, Generation Freakshow se veut en conséquence plus accessible également. En puisant dans leurs expériences passées, Feeder semblent être parvenus à constituer une synthèse des temps forts de leur discographie tout au long de ces douze compositions inédites dont Borders se veut assurément le principal de coup de maître. S'il est regrettable que certains titres pêchent par un excès de simplicité (Oh My, In All Honesty) ou par l'utilisation de tempos rapides masquant un manque d'originalité (Generation Freakshow), la formation britannique parvient encore à surprendre en jouant sur les ambiances et une certaine sensibilité. Un Children Of The Sun de plus de six minutes ou Quiet, durant lequel une touche acoustique et des arrangements plus soignés font des merveilles, sont autant d'exemple d'une aptitude certaine à ne pas sombrer dans la redite.

Generation Freakshow ne révolutionne en rien l'univers de Feeder mais ses quelques moments de bravoure justifient pleinement son existence et le renouveau du groupe. Grant Nicholas et Taka Hirose n'ont à l'évidence pas encore achevé leur parcours commun !