Près de dix-huit mois après leur dernière prestation en date à Paris sur la scène du Flow, Feeder étaient de retour cette semaine dans la capitale pour défendre leur dernier album en date,
Tallulah. A cette occasion, c'est la salle somme toute intimiste du Nouveau Casino qui accueillait Grant Nicholas et Taka Hirose, tous juste sortis d'une tournée outre-Manche les ayant vus se produire dans des lieux d'un tout autre acabit.
Si leur dernier disque en date ne leur a peut-être pas permis d'élargir leur public, la montée sur scène sur le coup de 20h30 confirme que la popularité de Feeder reste encore et toujours intacte dans le coeur des fans de longue date du duo. La petite salle de la rue Oberkampf est ainsi copieusement remplie, et l'accueil réservé aux cinq musiciens se révèle des plus chaleureux et enthousiastes. Outre Grant Nicholas et Taka Hirose, respectivement à la guitare et à la basse basse, Dean Deavall aux claviers, Tom Gleeson à la guitare et enfin Geoff Holroyde à la batterie viennent compléter un line-up parfaitement rôdé où la complicité entre tous fait des merveilles.

Tournée dédiée à
Tallulah oblige, de nombreux titres extraits de ce dixième album de la formation galloise sont parsemés dans la setlist du soir. Si certains d'entre sont poliment salués, à commencer par le quelque peu mièvre
Kite sur lequel Grant Nicolas empoigne une guitare acoustique, d'autres à l'image du titre d'ouverture
Youth lancé à pleine puissance, de
Guillotine et ses choeurs omniprésents, ou des efficaces
Fear Of Flying ou
Blue Sky Blue en ouverture du rappel, obtiennent quant à eux une approbation certaine.
Mentionnant à de nombreuses reprises leur plaisir de se produire à nouveau en France, un pays dans lequel leurs prestations restent encore trop rares, Feeder vont se montrer les plus convaincants lors des interprétations des principaux singles que compte leur discographie.
Feeling A Moment ou
Just The Way I'm Feeling nous renvoient ainsi aux heures les plus pop de la discographie du groupe, mais c'est bel et bien lorsque le volume monte d'un grand et que le groupe mise sur sa power pop survitaminée, voire ses racines punk, que l'ambiance monte d'un cran. Les premiers réels pogos de la soirée sont ainsi déclenchés par
Insomnia, tandis que
Seven Days In The Sun ou
Turn nous renvoient aux plus belles heures du groupe. Le toujours touchant
High est accompagné au chant par une salle désormais acquise à la cause de Feeder, alors que le set s'achève sur le tube
Buck Rogers, précédé par un court medley de classiques de rock, de Nirvana à AC/DC en passant par Metallica, dans l'euphorie générale.

Quelques minutes plus tard, c'est avec un autre monument de leur discographie,
Just A Day, que les cinq musiciens font une dernière fois preuve de leur talent dans une salle plus déchaînée que jamais au son des guitares.
Les applaudissements soutenus et enjoués accompagnent ainsi les derniers larsens, avant que le groupe ne communie avec son public et savoure à l'avant de la scène le plaisir partagé par tous durant la soirée, Dean Deavall et Tom Gleesons se laissant gagner par l'euphorie du moment pour se lancer dans un slam final sous le regard amusé de leurs comparses.
Après plus de vingt-cinq années d'existence, l'énergie juvénile de Feeder et une générosité évidente font encore des merveilles.