De nombreuses années après leur dernière venue en France, Feeder étaient de retour dans l'hexagone ce jeudi 29 mars pour une date unique au Flow à Paris dans le cadre de la tournée en Europe accompagnant la sortie de leur nouveau Best Of. Dans une salle certes modeste en comparaison avec celles fréquentées régulièrement outre-Manche, le duo mené par Grand Nicholas n'aura pas boudé son plaisir ce soir et fait honneur à son statut.
Après une première partie peu réjouissante assurée par les français de Cariatide dans un style pop rock somme toute banal, Feeder se présentent sur scène sur le coup de 20h30. Outre Grant Nicholas et Taka Hirose, membres fondateurs, Dean Deavall (claviers), Tom Gleeson (guitare) et Geoff Hollroyde (batterie) viennent compléter le line-up du groupe sur scène. Si le Flow n'affiche pas complet pour l'occasion, le public a malgré tout répondu présent, de nombreux fans de longue date semblant avoir fait le déplacement et ne manquant pas de reprendre en choeurs les paroles des titres les plus connus du répertoire du groupe.
Feeling A Moment, en ouverture du set, est de ceux-là, pour un début dans la veine la plus pop du répertoire de Feeder.

Sans album précis à défendre, c'est une setlist piochant dans l'ensemble de la discographie du groupe que le public se voit proposer ce soir. Avec une acoustique excellente, une voix reconnaissable entre mille et un groupe prenant un plaisir évident à se produire à nouveau dans la capitale après une si longue absence, le plaisir est évidemment partagé par tous dans une ambiance chaleureuse. La première moitié du set prend toutefois des allures de tour de chauffe, quelques titres à l'image de
Renegades ou
Universe Of Life s'avérant de moindre qualité malgré une énergie évidente alors que des classiques comme
High ou
Insomnia ramènent les fans de la première heure plus de deux décennies en arrière.
Si le groupe en lui-même se veut somme toute discret, à l'image d'un Taka Hirose au look exubérant mais concentré sur ses lignes de basses, Grant Nicholas se charge tout au long de la soirée des échanges avec la salle, renforçant un peu plus le sentiment pour le public de vivre un moment privilégié avec un groupe que beaucoup auraient pu oublier au fil du temps. Alors que les plus téméraires dans le public se lancent dans quelques requêtes,
Come Back Around puis une interprétation très dynamique de
Borders animent la fosse, avant que l’enchaînement de
Just The Way I'm Feeling, d'un
Turn réclamé à cor et à cri puis de l'incontournable
Buck Rogers n'agite la fosse.

Quelques minutes d'attente plus tard, en ouverture du rappel, place à deux titres en acoustique :
Silent Cryy puis
Children Of The Sun, respectivement en duo et en trio. Un exercice de style peu concluant de par la qualité moindre des deux compositions, mais mettant en avant la voix de Grant Nicholas, toujours aussi maîtrisée malgré les années. Bien décidé à repartir de plus belle, le quintet choisit de poursuivre et achever son set du soir tout en puissance, le très Smashing Pumpkins-ien
My Perfect Day,
Seven Days In The Sun et un
Just A Day très attendu et dynamitant la salle offrant une conclusion en apothéose.
Généreux dans l'effort et misant sur une convivialité bienvenue vis à vis d'un public ayant répondu présent en dépit des années d'attente, Feeder ont livré ce soir un concert à la hauteur du grand groupe qu'ils ont été et sont encore dans le cœur de ceux n'ayant jamais cessé de les suivre.