Chronique Album
Date de sortie : 11.06.2012
Label : Second Language Records
Rédigé par
Emeline, le 29 juin 2012
Mine de rien, voilà un bail que Piano Magic s'illustrent (avec plus ou moins de succès) sur la scène indie-rock britannique ! Depuis sa formation en 1996, le groupe à géométrie variable, qui gravite autour du productif Glen Johnson, a toujours fait preuve de personnalité via ses compositions aux ambiances fines et délicates, amenées avec intelligence et créativité.
Sur Life Has Not Finished With Me Yet, son onzième album (quand même !), le groupe esquisse un tableau noir et tortueux, où s'exposent souvent la cold wave de Dead Can Dance, Bauhaus et Cocteau Twins (Jar Of Echoes) et les paysages froids de Portishead (à l'instar de l'orgue presque inquiétant de Sing Something).
Mais derrière cette tendance au dark, qui s'embaume parfois d'un parfum exotique et oriental bienvenu (Judas ou The Slightest Of Threads et son déluge électrique), le quintette laisse aussi entrevoir une certaine douceur lumineuse, mélancolique et romantique (le très cinématographique Lost Antiphony), scandant parfois l'espoir et la persévérance, comme en témoignent les chœurs profonds de Life Has Not Finished With Me Yet.
En soignant les espaces sonores, les contrastes d'intensité, les mouvements, Piano Magic ne visent au final qu'une chose : provoquer des sensations. Réverbes à foison (A Secret Never Told), nappes synthétiques et arpèges cristallins rendent ce disque plutôt sensible et élégant. A ce titre, on soulignera les arrangements classieux des violons aériens sur The Way We Treat The Animals, ou l'alliage particulièrement musical du trio basse-guitare-batterie de l'instrumental Higher Definition.
Il est simplement dommage que le minimalisme, qui prime sur une majorité de titres, à l'image de Chemical (20mgs), ne rende, en revanche, l'album un peu insipide à la longue. On aurait peut-être aimé un peu plus de guitares et de distorsions. En résumé, un peu de vie, et un peu moins de léthargie.