Little Boots

Ce deuxième album de Little Boots voit le jour après une césure de quatre ans. Succès après succès, la jeune Victoria Hesketh s'est accordée quelques années qu'elle a consacré à ses voyages, de nombreuses collaborations artistiques et à sa vie nocturne comme DJ.
Un hommage par le nom de l'album, donc, mais Nocturnes a pourtant été écrit dans la continuité de son premier disque. Dès l'été 2010, la chanteuse s'est remise à l'écriture, que ses pèlerinages à New York, Los Angeles ou encore Paris a pu enrichir. Ce disque, elle l'a écrit "partout" confie-t-elle.

De par la date de sortie de Hands en 2009, elle a souvent été comparée à Lady Gaga et LA ROUX, mais pour mieux s'éloigner aujourd'hui du phénomène médiatique. Elle se consacre à une écriture bien plus libre et apaisée. Un album de la maturité pour Victoria Hesketh, qui a dû revenir aux sources, se focaliser sur ses influences - Abba notamment, écoutés en boucle pendant des mois - et son passé pour donner une portée plus juste et en accord avec elle même à ce deuxième opus. Cette liberté confère à Nocturnes une portée plus intimiste.

Dix titres composent ce disque dont l'étonnant éclectisme sonore peut varier de la house au disco, en passant par l'électro-pop plus classique. Ces sons se fondent dans un ensemble pourtant homogène autour d'une dance-pop que la chanteuse maîtrise à la perfection. Parmi ces titres, on retiendra le très efficace Motorway, qui ne vous lâchera pas de la semaine. L'abondance des répétitions, aussi bien rythmiques que dans les paroles, use cependant l'écoute et il est parfois difficile de revenir vers des morceaux si pauvres et pourtant surproduits. Les boucles sonores sont souvent difficiles à digérer, comme sur Confusion, ce que les textes n'atténuent pas par leur profondeur. Il est difficile de croire que l'écriture de l'album a pris presque quatre ans quand on voit la pauvreté des paroles. Et bien que l'on ne puisse pas reprocher à une chanteuse de dance pop de parler de danse, cette thématique reste surexploitée durant tout l'album ; les morceaux en perdent en originalité.

Écouter Nocturnes, c'est rester enfermé toute la nuit dans un club britannique à observer une jeune femme approcher des étrangers, jouant de sa féminité pour les amener à danser. Et ça marche pour certains. Mais si comme moi vous êtes un peu claustrophobe, tentons de trouver ensemble une issue de secours. Cette issue c'est, Strangers, aussi étranger dans cette compilation de titres qu'une merguez entourée de saucisses. Ce titre laisse d'ailleurs entendre la petite voix de Victoria, souvent cachée derrière un voile d'arrangements et d'effets qui surchargent plus qu'ils n'arrangent. Un album à recommander à tous ceux qui cherchent encore où peut bien se cacher la petite nièce de Madonna.