The Vaselines

Inlassablement, lorsqu'on évoque The Vaselines, on voit surgir quelques mots plus loin combien Kurt Cobain leur a permis d'acquérir une certaine notoriété en reprenant plusieurs de leurs titres, dont le fantastique Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam. Voilà, ce rapprochement étant maintenant évoqué, nous pouvons passer à un contenu moins superficiel. The Vaselines, c'est avant tout cette scène de la fin des années 80 qui a laissé quelques pépites souvent méconnues ou trop peu considérées. The Vaselines partagent avec leurs voisins de The Pastels de nombreux points communs : l'Écosse, un groupe basé sur un duo féminin/masculin, un amateurisme avoué, et surtout cette candeur mêlée à un goût prononcé de la pop et du rock, avec pour résultat des mélodies intemporelles et immédiates.

S'il avait fallu attendre plus de vingt ans pour voir la naissance d'un deuxième album, The Vaselines n'ont aujourd‘hui pas réitéré l'expérience ; seulement quatre ans après Sex With An Ex, les voilà de retour avec V For Vaselines, un album qui se veut, selon ses auteurs, entre les Ramones et Benny Hill. Plus sérieusement, nous retrouvons Frances McKee et Eugene Kelly pour une dizaine de titres à cheval entre twee pop et punk. Lorsque des quinquas parlent des tourments de l'adolescence, on pourrait rester dubitatifs et pourtant, The Vaselines s'adonnent à l'exercice avec une telle simplicité que le paradoxe ne nous choque à aucun moment.

Travaillant avec leur propre label, les Glasvégiens ont ici fait appel à des contributeurs de renom (Teenage Fanclub ou encore Belle & Sebastian). On retrouve instantanément la marque de fabrique du groupe faite de chants incertains et de mélodies sans fioritures. Ici, on valse entre la pop (False Heaven) et un rock lo-fi imparable (High Tide Low Tide). Certes, tous les titres ne sont pas de même niveau (Single Spies nous semble un peu longue et rébarbative) mais l'album s'écoute avec beaucoup de facilité et sa légèreté fait du bien en ces temps moroses.
The Vaselines ne sont donc toujours pas de la trempe à se couper les cheveux en quatre, que ce soit musicalement ou au niveau des paroles mais ils ont su garder le goût des choses simples. Un format standard autour des quatre minutes, des refrains catchy, une petite touche de The Wedding Present par moments (notamment en fin d'album) et ce V For Vaselines fait rapidement son petit effet.

Ne proposant pas une révolution artistique incroyable, The Vaselines confirment néanmoins ici leur retour avec une recette désormais bien établie. Entre power punk et twee pop, V For Vaselines déroule ses dix titres avec une simplicité et une fraîcheur dont les Écossais sont des garants intemporels. The Vaselines ou de l'amateurisme maîtrisé et poussé à son paroxysme.