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Django Django

Born Under Saturn

Django Django - Born Under Saturn
Chronique Album
Date de sortie : 04.05.2015
Label : Because Music
2
Rédigé par Julien Soullière, le 7 mai 2015
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En règle générale, c’est la période estivale qui est synonyme de moisson, mais pour Django Django, la récolte de bonnes critiques s’est faite en janvier 2012, à la sortie de leur premier album éponyme. Forcément, l’annonce de leur retour en a rendu fébrile plus d’un, et les vannes ont eu tôt fait de s’ouvrir pour laisser s’échapper une infinité de questions quasi-existentielles et donc devenues classiques, parmi lesquelles l’inévitable : peuvent-ils faire aussi bien deux fois ?



A l’écoute des premiers titres, on serait tenté de dire que oui, tant le départ pris par Born Under Saturn se veut tonitruant. On fond à l’écoute de Giant, son clavier fiévreux et ses chœurs finaux, on abdique face au rockabilly 5.0 (on en est au moins là, non?) dégainé par Shake And Tremble, et on déplace chaises et bureaux pour mieux se prendre de plein fouet la décharge électronique provoquée par la géniale First Light. En peu de titres, le groupe démontre donc une nouvelle fois sa capacité à faire cohabiter au sein d’un même morceau la quiétude des années 60 et le frénétisme propre aux 80’s : les coquetteries arty se mêlent ainsi à des prétentions plus pop, enfantines même, et ce psychédélisme latent nous renvoie parfois l’image des Beach Boys jouant dans une abbaye. Une image choisie en âme et conscience, car il n’est pas rare que la voix de Vincent Neff, enfumée par un trop-plein de technologie, donne à l’ensemble des faux airs de cantique, d’autant plus quand elle est appuyée en ce sens par l’instrumentation (Found You). Fin de la digression. Tout commence fort bien, donc, sauf qu’avec le recul, on se dit que c’était trop bon pour durer. Et dans les faits, ça ne dure effectivement pas, ce qui n’est pas sans nous laisser dans un profond embarras.

Car si Born Under Saturn est un objet plein de folie, nanti d’une agréable hauteur sous plafond, il tourne aussi rapidement à vide, incapable d’être à la hauteur de ce qu’il nous vend. Derrière les quelques facéties propres à chaque chanson, ce sont souvent les mêmes ficelles, plus ou moins épaisses d’ailleurs, qui sont utilisées (tuant par la même les émotions dans l’œuf), et les choses prennent soudain une tournure telle qu’il nous est finalement impossible de nous souvenir de bon nombre des chansons qui pavent ce nouveau disque. Elles ne sont pas mauvaises, elles sont tout simplement anecdotiques, glissant sur nous comme l'eau sur le duvet du canard. C'est sûr, on tient là un album qui aurait mérité de se séparer de quelques titres pour s’imposer plus facilement.

Car si on n'obtient jamais rien de bon à ne rien faire, le contraire n'a jamais été la solution non plus. Oui, les extrêmes, c'est nul. On ne le répétera jamais assez.
tracklisting
    1. Giant
  • 2. Shake And Tremble
  • 3. Found You
  • 4. First Light
  • 5. Pause Repeat
  • 6. Reflections
  • 7. Vibrations
  • 8. Shot Down
  • 9. High Moon
  • 10. Beginning To Fade
  • 11. 4000 Years
  • 12. Breaking The Glass
  • 13. Life We Know
titres conseillés
    Giant, Shake And Tremble, First Light
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