Django Django

Alors que Born Under Saturn n'avait pas su réitérer la fusion jangle pop, électro décomplexé et rythmiques tribales de Django Django, Marble Skies renoue lui, en ce début d'année 2018, avec les premières amours du quatuor londonien.

Les synthés sont ici tout aussi présents et la pop de nouveau bien déjantée, et ce dès la chanson-titre, à la mélodie effrénée et au refrain grandiloquent, porté par la voix cristalline de Vincent Neff. Il en va de même avec le premier single Tic Tac Toe : basse débridée, batterie indomptable, chant fiévreux, on retrouve là ce qui faisait le charme du premier opus - et d'un petit tiers de Born Under Saturn.
Entre temps, Django Django réussissent le miracle de proposer avec Surface To Air un morceau sobre, sur le fil tout du long, tout en amenant paradoxalement leur titre le plus dansant et euphorisant. Tout aussi entraînante, In Your Beat est une des plages les plus house de la discographie du groupe anglais, marquée par son refrain simple mais plus qu'efficace !


Sorte de savants fous sachant marier les éléments les plus antinomiques, les quatre compères de Django Django frappent ainsi fort sur ce nouvel album. Further, qui fait partie de leurs titres les plus "what-the-fuck-esque", est un pot-pourri où l'on retrouve du desert rock marié à de la tropical house, sur lequel on imagine aisément se déhancher inlassablement sur le dancefloor d'un saloon westernien.
Plus loin, Beam Me Up n'est à son tour pas en reste. Débutant comme s'annonçant une des compositions les plus posées de Marble Skies, celle-ci dévoile une ambiance pesante mais qui n'oublie toutefois pas de négliger la patte dansante de la formation londonienne à travers un refrain vocodé halluciné qui sait se faire désirer, puis l'apparition soudaine sur son dernier tiers d'un synthé sorti tout droit des années 80 !



L'album se conclut sur deux oeuvres diamétralement opposées. Real Gone, ovni Air-ien gavé au LSD, débouche sans crier gare sur une trentaine de secondes de balade au piano, tandis que Fountains réunit ensuite le meilleur de Django Django : foutraque mais terriblement maîtrisé et classique pour nos quatre énergumènes, le morceau est un joyau aux sonorités purement Django Django-esque, entre couplets à la pop invulnérable et refrains hymniques.
Là où le second disque de Django Django échouait, embourbé sous un amas de claviers emphatiques, Marble Skies retrouve l'excellence du premier effort des british. Un beau retour donc pour un groupe que l'on avait peur d'avoir perdu il y a trois ans de cela, marquant ainsi de bien belle manière ce début d'année musical anglo-saxon.