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Django Django

Tourcoing, Grand Mix - 22 mai 2012

Live-report par Maxime Delcourt

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C’est avec une certaine émotion et une évidente impatience que l’on se rend au Grand Mix pour assister au concert de ceux que l’on a tendance à présenter comme le principal phénomène pop de l’année 2012 : Django Django. Déjà aperçus l’année dernière en première partie de Metronomy, les londoniens reviennent purifier l’air que l’on respire et asseoir leur règne sur le macrocosme indie auquel ils aspirent.

Mais avant de prendre possession du lieu, un autre groupe prometteur, belge pour sa part, se charge d’ouvrir les hostilités. Bien qu’ils se prénomment BRNS, appelez-les Brains. Cela colle d’autant mieux à leur indie-rock à la fois cérébral et décérébré. Plus sombres que Vampire Weekend et un peu moins possédés que WU LYF, BRNS provoquent des sueurs froides. Chargés d’un potentiel explosif, leurs titres, à la fois tranchants et excédés, dégainent les conventions et les horizons. Et même si, avant de clôturer leur set, ces bruxellois jurent qu’ils ne sont jamais allés au Mexique, on ne les croit pas une seconde. Leur rock est voué à planer au-dessus des sommets, du Mont-Noir à la Sierra Madre Occidentale.

C’est donc avec pas mal de certitudes que nous quittons un plat pays rarement aussi cabossé, malmené et défoncé pour rejoindre les îles anglaises et Django Django. Une arrivée en terre britannique déstabilisante. Le chant de Vincent Neff est hésitant, pas toujours juste. Pourtant, on est ravi de (re)découvrir les rêves exotiques des compositions mille-feuilles de ces jeunes dingos. Dans cette éblouissante pluie de confettis, ces magiciens de la pop déroulent les tubes, leurs tubes. Certainement convaincus qu’ailleurs c’est toujours mieux, les anglais picorent dans tous les endroits du monde. Empruntant aux Beach Boys une certaine idée des harmonies vocales, confondant l’ingéniosité synthétique du Beta Band avec l’électro-pop jouissive des Hot Chip, Django Django malaxent un univers magnétique et sophistiqué qui ne peut engendrer autre chose que l’extase.

Jamais à court d’idées, Django Django, qui nous avaient déjà fait jouir avec un premier album éponyme et esthétiquement puissant, montrent ici l’étendue de leur talent. Celui que l’on attendait de voir sur scène avant de considérer définitivement le groupe comme nos chouchous de 2012, de 1962 et de 2032. Comment ne pas apprécier un titre tel que Hail Bop, hymne intelligente qui équilibre parfaitement pop arty et refrains loufoques ? Et comment résister face à la délicieuse aisance avec laquelle ils s’emparent de nos chefs-d'œuvres pour mieux les dépouiller et les reformuler comme bon leur semble ?

Le concert se termine, le chant est redevenu parfait depuis longtemps, l’euphorie d’une salle comble est à la hauteur des interprètes du soir et la puissance mélodique de ces hippies 2.0 est forcément fédératrice. Dommage qu’un rappel trop prévoyant et légèrement plus mou que la fin du set vienne adoucir l’ambiance. Voilà ce qui arrive lorsqu’on ne produit que des tubes.
En plus de rendre foufou, Django Django annoncent les beaux jours. Ça ne nous fera pas mal. En attendant, vu la vitesse à laquelle défile leur concert, on prie pour que le prochain album ne se fasse pas trop longtemps attendre.