Miles Kane

Lundi soir, Studio 104. Miles Kane était de retour sur le plateau de l'Album De La Semaine pour présenter son prochain effort intitulé Don't Forget Who You Are prévu pour juin. En moins de trois ans, l'ex-leader de The Rascals et co-fondateur de The Last Shadow Puppets est devenu à la fois la coqueluche des magazines musicaux anglais et le nouveau héros de la scène rock britannique. Une évidence déclinée en une setlist diabolique de huit titres.

Pourtant, vers vingt heures, rien ne présageait que le concert de ce soir serait bien différent de celui que Miles Kane avait joué au même endroit en 2011. Le public, composé à la fois de fans lookés, d’aficionados du rock anglais et de "gens du métier" discutait des concerts de la tournée précédente et des derniers singles - Give Up et l'éponyme Don't Forget Who You Are - qui semblaient en laisser certains circonspects.

A 20h45, c'est avec Gonna Get It, nouveau titre co-écrit avec Paul Weller, que Miles Kane entame un show destiné à prouver qu'il est devenu le meilleur de sa génération. Prochain single potentiel, Gonna Get It est efficace et Miles Kane joue avec les caméras, enjôle le public. Il enchaîne avec un Give Up qui en live ne laisse de doutes à personne. Jay Sharrock à la batterie est devenu extrêmement pro et le nouveau guitariste, en remplacement de Eugene McGuinness parti chercher fortune dans une carrière solo, trouve doucement sa place sans se faire trop remarquer. Inhaler met ensuite le feu aux poudres avant que Miles Kane, tout en félinité, enchaîne avec pas moins de trois nouveaux titres : Taking Over, Better Than That et Darkness.
Fortement influencés par les Beatles époque Revolver et Hard Day's Night, ces nouveaux titres sont carrés, puissants, anthémiques. Si le premier album laissait entrevoir le potentiel du Liverpudlien, ces trois titres assènent l'unique vérité possible : Miles Kane est le héros rock que la Grande-Bretagne attendait depuis près de quinze ans et la raison qui poussera une nouvelle génération à prendre les guitares. Fier, sûr de lui, il termine son concert par le dorénavant classique Come Closer et son dernier single Don't Forget Who You Are.

Dubitatif quant à sa prestation sur Give Up, le groupe reviendra jouer le titre devant un public conquis qui, à la sortie du studio, se la jouera Beatlemania en se jetant sur un Miles Kane épuisé mais visiblement content, lequel se prêtera au jeu des photos et des autographes.