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Johnny Flynn

Paris, Boule Noire - 10 novembre 2007

Live-report par Philippe

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Le festival des Inrocks, c'est notamment la découverte en live de groupes n'ayant jamais joué en France. En 2006, c'était les fabuleux GoodBooks et les prodigieux Mumm-Ra. En 2007 mes projecteurs se sont tournés vers les délicieux Cajun Dance Party, le fougueux Joe Lean and The Jing Jang Jong et l'éblouissant Johnny Flynn and the Sussex Wit.

Ce samedi, tout avait commencé de façon exceptionnelle par la brillante prestation des jeunes londoniens de Cajun Dance Party à 17h45 pour se terminer par celle de Johnny Flynn à 2h00, soit les deux bouts de l'arc-en-ciel enfin réunis avec au milieu Jack Peñate et Gossip en propulseur de fusées rayonnantes.
Nous voici donc à la Boule Noire avec en première partie de programme le bluesman américain Seasick Steve et le canadien Patrick Watson. Si le premier est vraiment attachant avec sa casquette 'John Deere' vissée sur la tête, le second distille un ennui plus que pesant qui est du genre à persister.

C'est enfin Johnny qui arrive, tel un ange tombé du ciel. Après avoir appris le violon à 6 ans, fait partie de la brillante Royal Shakespeare Company et partagé un appartement avec Jeremy Warmsley, le voici à Paris !
Il est ce soir à la guitare, mandoline, banjo, violon et se voit accompagné par un violoncelliste, un bassiste et un batteur. Il sera rejoint pour certains morceaux par sa ravissante soeur Lillie aux choeurs et à la flûte.
La setlist écrite sur sa main gauche (!), il est prêt à se lancer.
Tout commence par le superbe The Box, prochain single et le premier sur la major Vertigo. Suivi par Cold Bread, face b du tout premier single chez Young And Lost Club et de The Wrote & the Writ, face b du premier cité.
Le public s'est un peu évaporé mais un petit parterre de fidèles subsiste et encourage l'artiste. Le groupe est au diapason et Johnny, sourire enchanteur et timidité perceptible, nous distille ses petites histoires de la vie avec sa voix envoûtante et capiteuse, capable de charmer un troupe entière de marins assoiffés.
C'est dans le sensible et délicat Brown Trout Blues que l'on trouve ces paroles saisissantes : "I Could Be Somewhere Else, I Should Be Someone Else, But You Would'nt Know Me If I Was / But You Should'nt Tell Me What To Do / But I Guess I'm Happy As I Am".
C'est ensuite Leftovers, morceau ou Johnny prendra son violon et son batteur, sa guitare... Eyeless In Holloway est la face A du second single (toujours chez Young And Lost Club), un morceau magistral, à l'image d'une horde de cosaques tenant tête à l'armée impériale.
Tout se terminera par le morceau qui m'a fait adorer Johnny Flynn 'in the first place', cet extraordinaire Tickle Me Pink, comme si Nick Drake avait pris le large aux îles Wellesley avec Conor Oberst et Zach Condon en turlupins sur la banquette arrière.

Du rose, il y en avait sur ses joues et Johnny, d'une beauté comme c'est pas permis, terminait là une prestation saisissante, prélude à une carrière que l'on devine fabuleuse.
setlist
    01. The Box
    02. Cold Bread
    03. The Wrote & The Writ
    04. Brown Trout Blues
    05. Leftovers
    06. Sally
    07. Eyeless In Holloway
    08. All The Dogs
    09. Tickle Me Pink
photos du concert
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