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Johnny Flynn

Sillion

Johnny Flynn - Sillion
Chronique Album
Date de sortie : 24.03.2017
Label : Transgressive Records
45
Rédigé par François Freundlich, le 4 mai 2017
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Dans la famille brit-folk, je demande Johnny Flynn, songwriter que nous suivons depuis son excellent premier album A Larum, enregistré avec Laura Marling, jusqu'au plus traditionnel Country Mile datant déjà de 2013. Depuis, Flynn s'est concentré sur sa carrière d'acteur : il a fait des envieux en donnant la réplique à Kristen Stewart dans Sils Maria ou à Anne Hathaway dans Song One, où il joue un musicien folk. Avant de tenir le rôle du batteur de Queen dans le prochain biopic de Freddie Mercury, il revient à ses premiers amours avec ce cinquième album studio, plus maîtrisé que jamais.

Depuis qu'on l'a découvert sur le génial extrait de son premier disque The Wrot & The Writ, filmé à déambuler dans Buenos Aires par La Blogothèque, on a toujours l'impression que Johnny Flynn possède la voix d'un vieux crooner folk incarné dans la peau d'un chérubin. A l'écoute du premier single Raising The Dead qui ouvre l'album, l'impression persiste. Cette voix grave un brin Dylanienne est reconnaissable entre mille sur cette folk song lumineuse. Ce titre est d'ailleurs dédié à son père, l'acteur Eric Flynn : il explique que sa fille qui vient de naître lui rappelle parfois son défunt père. Son nouveau statut de père a en tout cas une forte influence sur ce disque aux arrangements foisonnants. On a parfois l'impression que chaque instrument crée son propre sillon : guitare déglinguée, violons mélancoliques ou cuivres entrainants s'éloignent puis s'assemblent comme par magie. Les choeurs féminins de sa soeur, Lillie Flynn ajoutent de la clarté à cette voix brute et rocailleuse qui n'a jamais été aussi belle.

Des ballades folk old-school en veux-tu, en voilà : de l'anti-folk à la chanson irlandaise, du gospel motown à l'americana, les styles s'y baladent en apportant tantôt le sauvage, l'espoir, le spirituel ou la poussière rouge. La chanson anglaise traditionnelle John Barleycorn se voit reprise dans une version rythmée aux choeurs enlevés semblant s'élever au dessus des nuages. Des résonances orientales apparaissent même sur The Night My Piano Upped and Died avec un darbouka semblant accompagner les histoires d'un vieux marin qui a parcouru le monde. Les voix s'étreignent avec une certaine perfection sur Jeffersons Torch, sonnant comme un morceau hippie 60's entre guitares abrasives et cuivres jazzy. Le niveau reste très haut jusqu'à la dernière note de Hard Road, complainte grave et synthétique aux violons épiques.

Johnny Flynn s'envole dans de nouvelles contrées, dans cette bande son d'un road movie solitaire aux compositions audacieuses et exigeantes. La beauté de Sillion est son argument principal. On se demandait jusqu'où il irait pour son premier album sorti lorsqu'il avait vingt-cinq ans, on sait maintenant que c'est très, très haut.
tracklisting
    01. Raising The Dead
  • 02. Wandering Aengus
  • 03. Heart Sunk Hank
  • 04. Barleycorn
  • 05. The Night My Piano Upped And Died
  • 06. In The Deepest
  • 07. In Your Pockets
  • 08. Jefferson's Torch
  • 09. Tarp In The Prop
  • 10. The Landlord
  • 11. Hard Road
titres conseillés
    Raising The Dead, Jeffersons Torch, Hard Road
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