The Hotrats

Alors que l'enregistrement du nouvel album de Supergrass se poursuit en vue d'une sortie dans le courant de l'été prochain, Gaz Coombes et Danny Goffey s'offrent en ce début d'année une cure de jouvence avec leur side-project de reprises, The Hot Rats. C'est ainsi à Paris que le duo achevait cette semaine sa courte tournée mondiale l'ayant mené notamment à New York, Londres ou Mexico City. Une poignée de dates seulement, jouées dans une sélection de clubs, pour une tournée toute aussi éphémère que ce projet.

Déplacé quelques jours auparavant de la Maroquinerie au Point Ephémère, le concert de ce soir a malgré tout su attirer le public. Un public majoritairement composé de trentenaires, probablement adorateur depuis toujours de la formation d'Oxford, mais tout aussi démonstratif au fil de la soirée que le duo que l'on n'avait plus vu aussi excité et débordant d'énergie depuis bien des années. Sur scène, le strict minimum : un kit de batterie, quelques guitares, deux mannequins armés de néons et guirlandes et un ordinateur sur lequel seront lancées quelques pistes en accompagnement des deux instruments tout au long de la soirée. Le producteur Nigel Godrich, venu en voisin, a quant à lui choisi de rester dans la fosse plutôt que de rejoindre ses deux comparses sur cette scène un brin dépouillée. Il est 21h, la prestation somme toute molle et peu mémorable de Gaspard Royant n'est plus qu'un lointain souvenir, et les deux anglais peuvent alors débarquer sous des applaudissements nourris après une tirade introductive mêlant humour et second degré en hommage aux deux joyeux lurons.

A l'image de leur récent album, Turn Ons, The Hot Rats proposent ce soir une prestation de haute-volée, misant ainsi sur un impeccable Gaz Coombes au chant, une débauche d'énergie contagieuse et une liste de reprises toutes aussi enthousiasmantes que leurs pédigrées respectifs pouvaient le laisser espérer. Rapidement sous le charme, le public ne peut s'empêcher de reprendre lui aussi les refrains des principaux classiques, à commencer par (You Gotta) Fight For Your Right (To Party!) mais aussi Big Sky, E.M.I. ou l'entêtant The Lovecats, pour ne citer que les plus évidents. Après douze titres déballés en à peine trois quarts d'heure et un album intégralement passé en revue, le rappel proposé ne manque pas de piment avec en ouverture le Drive My Car des Beatles dans une version survitaminée et l'unique composition de Supergrass jouée ce soir, Caught By The Fuzz, lors de laquelle la fosse devient l'espace de quelques minutes le théâtre de moult pogos.

Qu'ils se produisent sous le nom de Supergrass ou The Hot Rats, Gaz Coombes et Danny Goffey n'ont définitivement pas fini de nous faire vibrer !