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The Blackout
Lostprophets

Paris, Bataclan - 26 avril 2010

Live-report par Roseline

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Les Lostprophets étaient en concert ce lundi 26 avril, avec en première partie The Blackout, pour un show néo-metal ou emo-rock, au choix, l’appellation dépendant de l’âge du spectateur. L’occasion de revivre nos quinze ans entre hurlements quelque peu hystériques et pogos, chauffant une atmosphère à la température déjà bien élevée.

C’est avec une ponctualité d’horloge suisse, à 19h30, que les gallois de The Blackout entrent en scène. S’en suivent trente minutes de show, et pas une de plus, avec un mélange astucieux entre leur premier album sorti en 2005, We Are The Dynamite!, et le petit dernier intitulé The Best In Town.
A peine les premières notes de ShutTheFuckUppercut retentissent qu’un pogo fait son apparition au centre de la fosse. Les prochaines minutes seront à l’image de ce début de concert, toutes en énergie. Le jeu du chanteur Sean Smith sera d’organiser un concours de crachats avec lui-même, ce qui ne semblera pas décourager les jeunes filles des premiers rangs, hurlant à pleins poumons.
Gavin Butler, second chanteur du groupe, demande aux fans de participer en frappant dans leurs mains sur It's High Tide, Baby!, dédiée à la mémoire de Ian Watkins des Lostprophets, lequel serait décédé à force de trop « twitter » quelques heures plus tôt. Alors que le pogo prend de l’ampleur, entrainant bon nombre de personnes sur son passage, l’ensemble du public continue de frapper dans ses mains avec énergie. L’agitation règne aussi bien sur scène qu’en fosse, Sean et Gavin passant en effet leur temps à sauter et slalomer entre les musiciens, sans cesser de chanter bien évidemment.
Les gallois ont de l’humour et nous le prouvent en dédicaçant This Is Why We Can't Have Nice Things aux personnes possédant un vagin. Aux femmes, donc. Merci de cette douce attention, on s’en souviendra. A peine le temps de se reposer que le public est de nouveau soumis à contribution. Afin d’organiser un beau crowd-jump, la foule est invitée à s’accroupir, le concert ne devant reprendre que lorsque tout le monde aura les genoux à terre. Certains spectateurs peu décidés à obéir se font rappeler à l’ordre par un Sean mécontent. C’est donc dans une semi bonne humeur que la fosse se transforme en trampoline géant, alors que The Blackout entame Save Ourselves (The Warning). Encore un titre à grand renfort de « fuck you » et The Blackout nous quittent, laissant un public en nage et hurlant avec ferveur Lostprophets, alors que les roadies arrangent la scène.

Il est à peine 20h40 lorsque les stars de la soirée, Lostprophets, montrent enfin leurs nez, rendant une bonne partie de la foule hystérique. C’est le batteur Luke Johnson qui donne le rythme sur le très énergique If It Wasn't For Hate We'd Be Dead By Now, issu de The Betrayed, leur dernier album en date. Dès le début du show, la voix de Ian Watkins peine à percer à travers le jeu des différents instruments, rendant l’écoute de certaines chansons un peu difficile. Heureusement, les fans sont là pour apporter leur aide au chanteur du groupe gallois, hurlant les paroles en cœur, que ce soit sur un nouveau titre comme It's Not The End Of The World But I Can See It From Here ou un de leur plus gros succès, Burn Burn. C’est dans la folie que le groupe nous interprète ce titre, les pogos ayant repris de plus belle et les gradins s’étant soulevés dans un bel ensemble. L’ambiance ne retombe pas sur Omen, reprise de Prodigy à la sauce néo-metal, alors que Ian semble définitivement en petite forme. Tandis que ses amis de The Blackout sautaient dans tous les sens, sur scène, le chanteur de Lostprophets se déplace peu et tend presque trop souvent le micro au public. Une façon de reprendre du souffle ou bien une réelle envie de faire participer les fans ?

La bonne nouvelle de la soirée, c’est que les spectateurs répondent présents, et ce tout particulièrement sur les anciens titres. Même s’il semble que l’âge moyen des concerts du groupe soit encore et toujours de quinze ans depuis une dizaine d’années, les adolescents connaissent leurs classiques. Ils sont presque plus enthousiastes à l’écoute de Last Summer que lorsqu’un titre du dernier album est joué. C’est une fleur à la main que Ian chante un instant le couplet de Last Train, avec une voix posée, et les instruments au repos autour de lui. Petit moment de flottement, sachant qu’un peu plus tôt dans la soirée le groupe a à joué le riff d’introduction de The Fake Sound Of Progress... pour stopper aussitôt. En sera-t-il de même pour ce titre, issu du second album des Lostprophets ? Et bien non. Le titre est légèrement revisité, mais il est bel et bien joué, pour notre plus grand plaisir.
Le groupe aime les reprises, et, ce n’est plus un secret pour personne, les Guns 'N Roses. En témoigne le premier couplet de Sweet Child O' Mine, que peu de gens semble reconnaître dans l’assistance. Cette introduction précède Where We Belong, déclenchant en un instant les passions du public. L’ambiance est à son comble alors que Sean de The Blackout rejoint Ian sur Rooftops, donnant encore une fois l’occasion aux jeunes spectateurs de former un pogo géant.

La chanson qui aura eu le plus de succès ce soir est évidemment Shinobi Vs Dragon Ninja. Jamie Oliver, chanteur et DJ du groupe, la présente, récolant les hurlements de joie du public, avant que le groupe ne sorte de scène. Après une courte pause, Ian revient seul pour le rappel, interprétant The Light That Shines Twice As Bright dans une ambiance plus calme. Les musiciens le rejoignent progressivement sur ce titre, avant de quitter définitivement la scène.
Après tout ce temps passé à hurler, on en vient à se demander comment les fans trouvent encore la force de s’époumoner et de sauter dans tous les sens et c’est pourtant ce qu’ils font, remerciant à leur manière le groupe de leur prestation de ce soir.

Force est de constater que les Lostprophets n’ont pas pris une ride et sont aussi énergiques qu’il y a dix ans. Icône d’adolescents en pleine rébellion, le groupe a su montrer qu’il pouvait toujours satisfaire les « vieux » fans, même avec de nouveaux titres. Et, parfois, cela fait du bien de redevenir un ado rebelle le temps d’un concert, la mèche de côté et les Converse aux pieds.
setlist
    THE BLACKOUT
    ShutTheFuckUppercut
    Spread Legs, Not Lies
    It’s High Tide, Baby!
    Children Of The Night
    This Is Why We Can't Have Nice Things
    Save Ourselves (The Warning)
    I'm A Riot? You're A Fucking Riot!

    LOSTPROPHETS
    If It Wasn’t For Hate We’d Be Dead By Now
    It’s Not The End Of The World But I Can See It From Here
    Burn Burn
    Omen (Prodigy Cover)
    Start Something
    Darkest Blue
    Can’t Catch Tomorrow
    Last Summer
    For He’s A Jolly Good Felon
    A Town Called Hypocrisy
    Last Train
    Where We Belong
    Rooftops
    Everyday Combat
    Shinobi VS Dragon Ninja
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    The Light That Shines Twice As Bright
photos du concert
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