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The Vaselines

Saint-Ouen, Mains d'oeuvres - 29 janvier 2011

Live-report par Chloé Thomas

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Le festival Mo'Fo fête en 2011 ses dix ans et entend continuer à revendiquer un esprit indé (comprendre un ménage d'artistes non signés chez des majors mais pouvant être consensuels et vendeurs quand même, comme Herman Düne, avec d'autres plus inconnus aussi pour encourager les jeunes) et anti-sensationnaliste. L'ambiance est donc gentiment familiale, pas prise de tête, avec même des puces pour chiner entre deux concerts (on est à Saint-Ouen, alors forcément...), lesquelles réservent d'ailleurs quelques bonnes surprises.

 

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Pour cette deuxième journée, on commence par Sam James, sur la scène Mo comme Mains d'Oeuvres. Un Américain à guitare proposant quelque chose qui ressemble à du folk mais se voit présenté comme de l'anti-folk. C'est-à-dire du folk, mais qui ne s'assume pas. Il commence par des titres à la Woody Guthrie, aux paroles qui pourraient venir des années trente quand les singer-songwriters étaient des vrais vagabonds et pas des hipsters à chapeau cher.
Sa belle voix lui permet même une jolie performance a capella très touchante. Pour le reste, difficile de décider si son set est génial ou affligeant; complètement passéiste et redondant, ou sincère et signifiant. Une incertitude qui est peut-être le destin d'un genre refusant de se définir autrement que dans une fausse opposition qui masque admiration ou dérision, ou les deux.

 

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On poursuit la soirée avec les français des Câlin sur la scène Fo (comme... comme quoi au fait ?). Quoiqu'il en soit, le résultat se veut plutôt drôle pour ce duo qui joue sur les déformations de voix et retient du DIY le côté potache plutôt que l'arrogance bobo – et ça, ça fait du bien. On va faire un petit tour à côté pour Antilles, de l'expérimental sans paroles dans lequel il ne se passe vraiment pas grand chose.
Toujours côté français, The Big Crunch Theory, projet de la chanteuse Lisa Li-Lund, ce soir en version big-band, se débat avec des balances mal faites et des voix mal accordées, dans une tentative poppy-prétentieuse de faire du faux DIY avec Herman Düne en guest star (il est un historique du festival, et y jouera d'ailleurs le lendemain).
Petit DJ set de Majeure, de l'électro un peu vintage, et on passe aux choses sérieuses avec Viva And The Diva, formation barrée et bien punk autour d'une blonde décolorée. C'est rock, ça gueule dans les micros et le visuel est soigné; la mayonnaise prend, pour ceux qui aiment ce genre de délire.

 

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Avec cela, on est mis en jambes pour Etienne Jaumet (moitié de Zombie Zombie, qui sont aussi les curateurs du festival), une tête de gentil geek qui cache un sacré DJ. Geek, il l'est pourtant, puisqu'il collectionne les vieux synthés et en tire les sons les plus improbables. Là-dessus, il rajoute à l'envie du saxo, du chant, de la viole à manivelle, et on se retrouve avec une excellente électro un peu krautrock, hyper dansante et originale. Un vrai plaisir.

 

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La tête d'affiche n'entre en scène que vers 23h30, mais comme c'est les Vaselines, cela vaut bien évidemment le coup d'attendre. Le duo écossais, qui défend son (très bon) deuxième album Sex With An X, a la bonne idée de piocher aussi dans les vieilleries, ses chansons des eighties. Entendre la version originale de Jesus Doesn't Want Me For a Sunbeam, rendu célèbre par Nirvana, est simplement émouvant. Et réentendre des titres pop-punk de 1986, le chouette Molly's Lips par exemple, est aussi un plaisir. Le duo central Frances McKee et Eugene Kelly, qui n'a visiblement pas eu de mal à retrouver le plaisir de jouer ensemble, fait un peu vieux couple, ou plutôt vieux ex-qui-s'entendent-bien, avec Frances qui dit des énormités en français (niveau pré-pubère), et Eugene qui la reprend gentiment, amusé.

 

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Rien à dire, le live fonctionne bien, quoique collant au son du studio; c'est une musique énergique et au rythme hyper-régulier qui correspond bien à cette manière de faire. I Hate the 80s rappelle aussi que l'on n'est pas si mal en 2011, surtout quand les Vaselines voyagent dans le temps pour nous offrir un petit show en éternels adolescents bien décidés à ne jamais se prendre au sérieux et à rester aussi idiots que les punks qu'ils sont dans l'âme.
setlist
    The Day I Was A Horse
    Monsterpussy
    Sex With An X
    Oliver Twisted
    The Devil Inside
    Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam
    I Hate The 80s
    Molly's Lips
    Poison Pen
    Son Of A Gun
    Slushy
    Lovecraft
    No Hope
    Rory Rides Me Raw
    Ruined
    Sex Sucks
    Dying For It
photos du concert
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