Pour cette deuxième journée, on commence par Sam James, sur la scène Mo comme Mains d'Oeuvres. Un Américain à guitare proposant quelque chose qui ressemble à du folk mais se voit présenté comme de l'anti-folk. C'est-à-dire du folk, mais qui ne s'assume pas. Il commence par des titres à la Woody Guthrie, aux paroles qui pourraient venir des années trente quand les singer-songwriters étaient des vrais vagabonds et pas des hipsters à chapeau cher.
On poursuit la soirée avec les français des Câlin sur la scène Fo (comme... comme quoi au fait ?). Quoiqu'il en soit, le résultat se veut plutôt drôle pour ce duo qui joue sur les déformations de voix et retient du DIY le côté potache plutôt que l'arrogance bobo – et ça, ça fait du bien. On va faire un petit tour à côté pour Antilles, de l'expérimental sans paroles dans lequel il ne se passe vraiment pas grand chose.
Avec cela, on est mis en jambes pour Etienne Jaumet (moitié de Zombie Zombie, qui sont aussi les curateurs du festival), une tête de gentil geek qui cache un sacré DJ. Geek, il l'est pourtant, puisqu'il collectionne les vieux synthés et en tire les sons les plus improbables. Là-dessus, il rajoute à l'envie du saxo, du chant, de la viole à manivelle, et on se retrouve avec une excellente électro un peu krautrock, hyper dansante et originale. Un vrai plaisir.
La tête d'affiche n'entre en scène que vers 23h30, mais comme c'est les Vaselines, cela vaut bien évidemment le coup d'attendre. Le duo écossais, qui défend son (très bon) deuxième album Sex With An X, a la bonne idée de piocher aussi dans les vieilleries, ses chansons des eighties. Entendre la version originale de Jesus Doesn't Want Me For a Sunbeam, rendu célèbre par Nirvana, est simplement émouvant. Et réentendre des titres pop-punk de 1986, le chouette Molly's Lips par exemple, est aussi un plaisir. Le duo central Frances McKee et Eugene Kelly, qui n'a visiblement pas eu de mal à retrouver le plaisir de jouer ensemble, fait un peu vieux couple, ou plutôt vieux ex-qui-s'entendent-bien, avec Frances qui dit des énormités en français (niveau pré-pubère), et Eugene qui la reprend gentiment, amusé.
Rien à dire, le live fonctionne bien, quoique collant au son du studio; c'est une musique énergique et au rythme hyper-régulier qui correspond bien à cette manière de faire. I Hate the 80s rappelle aussi que l'on n'est pas si mal en 2011, surtout quand les Vaselines voyagent dans le temps pour nous offrir un petit show en éternels adolescents bien décidés à ne jamais se prendre au sérieux et à rester aussi idiots que les punks qu'ils sont dans l'âme.