Johnny Flynn revient en cette fin d'année pour nous rappeler qu'il est toujours là.
Sweet William ne fait pas aussi bien que
A Larum mais propose une nouvelle fois une large palette musicale et, surtout, l'une des meilleures chansons de l'artiste.
L'EP débute donc par celle-ci, la fabuleuse
The Mountain Is Burning, dont le chant rappelle inévitablement Willy Mason.
The Mountain Is Burning est un titre instantané, façonnant définitivement le jeune anglais en troubadour sombre sur un refrain mémorable qui déplace un space opéra créé par les Bee Gees dans un western pâtes à l'eau avec descente de violons et voix de baryton. Rares sont les refrains qui font défiler autant d'images et posent une ambiance aussi originale.
Plus folk et mélancolique,
Trains (Rose, Mary & Time) continue dans l'univers country psyché qui faisait déjà le charme du premier album de Johnny Flynn. S'ensuit
Sweet William, moins immédiate, se découvrant elle à tâtons. La chanson titre se veut classique dans ses sonorités mais complexe dans son déroulement, camouflant son refrain derrière une uniformité des arrangements et le chant plus constant de l'artiste.
Dernière composition du EP,
Drum ressort le piano et une rythmique étouffée, des trompettes délicates et une voix seule. Puis dédoublée. Puis démultipliée. Le titre dévoile une progression impeccable qui prend à la gorge, clôturant ce
Sweet William comme
The Mountain Is Burning l'a commencé : avec une fraîcheur nu-folk, éparse et singulière, qu'on ne demande qu'à explorer davantage sur un second album attendu d'oreille ferme.