Chronique Album
Date de sortie : 12.11.2007
Label : AATT
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 19 janvier 2008
Première chronique sur SOV pour And Also The Trees en vingt-cinq ans d’existence, difficile de parler de carrière à ce niveau de renommée. Cela mérite bien un petit coup dans le rétroviseur. Le groupe est sorti de sa province profonde en 1983 par The Cure qui s’enfonce dans la drogue et le morbide. Mais ce groupe fantastique fait un piètre parrain. Pouvez-vous nommer un groupe lancé par Robert Smith ou même le nom d’un groupe du ex-membre de The Cure ? Impossible, et pourtant Wikipedia doit en être plein. Impossible de grandir dans l’ombre d’un groupe si ombrageux.
Dès ses débuts And Also The Trees est donc un groupe maudit qui s’ignore. Il sort des albums contre vents et marées, toujours à contre temps de don époque. Les albums des débuts sont emprunts de romantisme classique, leur campagne du Worcesestershire les protégeant des tendances urbaines. A la fin des années 90 la voix de crooner de Simon Huw Jones s’emballe et la guitare de son frère Justin se perd dans une direction américaine, ils sortent deux albums d’americana Chris Isaakisants.
Et puis, au vingt et unième siècle, ce groupe qui semble sorti d’un roman de Jane Austen s’apaise et retourne tranquillement à ses sources. Résolu à ne jamais remplir de stade, ils écrivent (Listen For) The Rag And Bone Man, un album pour le plaisir et pour ceux qui voudront bien y prêter une oreille attentive. Sans forcer son talent et en laissant parler librement son inspiration, le groupe nous livre son album le plus personnel et donc le plus séduisant depuis longtemps. Un disque mûr et puissant qui se ballade dans les vieilles légendes avec un romantisme typiquement anglais.
Si vous aimez les guitares et les ambiances d’iLiKETRAiNS, ou si le dernier Interpol vous a touché, cet album pourrait bien vous plaire.