Hadouken!

Après trois bonnes années de livraisons discographiques plus hype et désastreuses les unes que les autres, avec en point d’orgue un premier album de bien piètre facture paru il y a quasiment deux ans, le quintette clone un temps de Klaxons en hibernation depuis des lustres, joue sa dernière carte pour tenter de convaincre un auditoire de plus en plus sceptique. En effet, comme le martèle le second titre de l’opus, le poussiéreux Turn The Lights Out, ceci est leur dernière chance.

Force est de constater que, las, l’affaire s’engage assez mal pour le combo avec trois premières compositions à l’insipidité rare, depuis l’ampoulé et morne Rebirth, jusqu’au déjà connu et détesté M.A.D. Ainsi tous les espoirs reposent-ils sur les frêles épaules des huit titres suivants. Par bonheur, Evil, par le biais de sa rythmique électro-indus syncopée ainsi que de son chant détaché et éthéré, suscite notre intérêt et nous permet de prendre notre mal en patience jusqu’au refrain entraînant et non dénué de subtilité.

Poursuivant sur sa lancée et se bonifiant, voire s’intensifiant au fil des titres, Hadouken ! sort graduellement de sa légendaire torpeur pour lâcher quelques brûlots incandescents à l’instar du virevoltant House Is Falling Down et du lancinant et obsessionnel Ugly résolument dans une veine Prodigienne. Et pour preuve qu’il ne faut jamais désespérer, les mélodies de Lost et Retaliate qui finissent par accrocher nos oreilles et séduire nos tympans grâce à leurs accords jubilatoires tout droit hérités d’un vieil Atari des années quatre-vingts.

Même si >b>Hadouken ! ne propose toujours rien de véritablement novateur, sa musique s’en trouve désormais plus cohérente et captivante. Si For The Masses est loin d’être l’album de l’année, on lui trouve un certain charme, déjà désuet, et, sans le considérer comme véritablement réussi car toujours trop peu personnel, on avoue ne pas bouder son plaisir sur une bonne moitié des compositions.