Hadouken!

Qu'on me jette la première pierre ! Ayant visiblement été l'un des seuls à apprécier les premiers essais de Hadouken!, groupe de jeunes anglais visiblement bien influencés par la musique rave des années 90, et qui ont été très vite mis sur le devant de la scène lors de l'explosion (digne d'un pétard mouillé) de la « nu rave ». Pourtant, malgré les nombreux déchets qu'avait pu engendrer le mouvement (Trash Fashion, pour n'en citer qu'un...), Hadouken! restait pour le moi le groupe sympathique et putassier comme il faut, le genre de groupe auquel on ne demande que quelques bons singles qui font bien remuer, et puis c'est tout. Consommation, quand tu nous tiens...

Sur leur album, l'aventure avait été plutôt catastrophique. Si l’on y retrouvait les singles bien fluorescents comme That Boy That Girl ou encore Liquid Lives, on avait pour le reste droit à des remplissages assez ignobles, le groupe lorgnant définitivement vers des ambiances rave mixées à de l'emo... Un mélange qui vous hérisse le poil. Seul Get Smash Get Crashed restait une (plutôt) bonne surprise, même si les écoutes prolongées nous menaient plus vers la migraine que vers les dancefloor. Alors, en 2009, bien après le mouvement éphémère du fluo, que reste-t-il de Hadouken! ? Est-ce qu'à l'image du jeu vidéo dont il reprend l'un des coups fétiches, le groupe aura su se renouveler ?

Le premier titre, l'éponyme M.A.D., est une véritable déception, si l'on peut encore être déçu par Hadouken!. A l'image de la pochette de l'EP, Hadouken! a durci le son : comprenez par là que les beats sont plus sommaires et le flow de James Smith se veut beaucoup plus percutant, voire « méchant ». Le résultat est un titre médiocre, sans véritable évolution vis-à-vis des anciens singles du groupe. Le morceau se place même nettement en dessous de ceux-ci, cédant encore plus dans la facilité, éludant tout concept de véritables couplets. Mauvais, surtout que la deuxième moitié de l'EP, composée de remixes de ladite chanson, n'améliore aucunement celle-ci, même si l’ on pourra éventuellement sauver le remix sous acide de Phace, sans réelle prise de risque toutefois.
Pour le reste, Hadouken! n'innove ni ne régresse. Le son est toujours le même, même si, comme déjà dit, le groupe se veut plus brutal. Something Very Bad aurait mérité d'être la chanson principale de cet EP, celle-ci étant au final plus réfléchie (mais pas trop) que la ratée M.A.D. Quant à Ugly, ce n'est pas le sample en fin de chanson ressemblant étrangement à celui d'Atlantis To Interzone de Klaxons qui sauvera le titre de la médiocrité, et surtout de l'inutilité.

Un EP raté donc pour Hadouken! qui, s'il restent dans cette voie, ne risquent même plus de toucher le peu de public qu'ils avaient pu conquérir. Vivement la suite ?