Kassidy

Et voilà, la boucle est finalement bouclée pour les quatre jeunes écossais du groupe Kassidy. Passés de l’anonymat le plus total à la flatteuse étiquette de révélation musicale écossaise de l’année par le Scottish Variety Awards 2011 qui se déroulait le mois dernier, volant au passage la politesse à leurs géniaux compatriotes de We Were Promised Jetpacks, autre groupe hautement talentueux du cru. En moins de trois cent soixante-cinq jours, les membres chevelus du groupe de Glasgow ont su nous convaincre, ainsi que la profession, de leur vif potentiel à rallier les foules au son de leur folk rock grand public.

D’abord prometteurs et excellents en session acoustique sur les rives du lac Léman, dans le cadre du Caribana Festival au mois de juin dernier, ensuite indiscutablement productifs et ambitieux en sortant pas moins de trois EPs rassemblant au total plus d’une quinzaine de titres presque tous plus accrocheurs les uns que les autres, tout laissait à penser que les musiciens de Kassidy étaient voués à continuer sur leur admirable lancée, avec en point de mire un album studio sous le signe de la consécration. C’est chose faite, avec la sortie cette semaine chez Vertigo de Hope St., agréable objet sonore matérialisant tous les espoirs du groupe et confirmant/infirmant aussi au passage certaines de nos craintes.
Commençons par le négatif, notre plus grosse déception de connaisseurs, celle de ne retrouver que trois morceaux inédits (I Don’t Know, Waking Up Sideways, Hope St.) sur cet objet contenant tout de même un total de douze pistes. Très maigre ratio de nouveautés, on vous l’accorde. Cependant, les « vieilleries » de The Rubbergum EP (Stray Cat, The Betrayal, The Traveller) se laissent agréablement redécouvrir et finissent même par être préférées au matériel plus récent tiré de leurs derniers EPs, à l’image de ce fade That Old Song qui nous fait plus penser à une indigeste mimique de la bande originale d’un vieux western, plutôt qu’à une chanson sérieuse à part entière.

Quant aux points positifs de cet album, rassurez-vous, ils sont légion. On pense par exemple à ce sentiment qui ne nous quittera plus tout au long de ce charmeur Hope St., celui qu’avec Kassidy on a toujours affaire à de belles mélodies, de l’intention, ainsi qu’à une réelle facilité vocale. En effet, tout en profondeur, tout en intensité, les charismatiques chevelus continuent sur cet album de produire un rock sans fioritures, ni effets déplacés, où l’instrument est roi, glissant attention toutefois par moment dangereusement vers un format radio FM qu’on qualifiera de peu intéressant.
Mais, au final peu importe, on les pardonnera, car dans l’ensemble tous les ingrédients musicaux sont réunis pour que Hope St. et sa douzaine de morceaux nous collent aux basques pour un petit moment, à l’instar de l’excellent premier single I Don’t Know se laissant très facilement fredonner, du déjà presque culte Take Another Ride ou du fédérateur Oh My God. Jouant sur tous les tableaux, le précieux objet captive également l’auditeur par quelques douceurs sonores. On se permet le luxe de flâner sentimentalement sur le délicat Hope St., morceau éponyme coup de coeur de cet album ou de voyager au son du magnifique The Traveller.

Ainsi, en sortant finalement dans les bacs leur plaisant Hope St., les quatre écossais de Kassidy peuvent sérieusement commencer à espérer plus. Effectivement, ayant décidément toutes les cordes musicales à son arc, le groupe de Glasgow est enfin capable de viser en plein dans le mille un succès large et mérité, bonheur que l’on attendait depuis bientôt un an sur les bords du lac Léman dans le cadre d’une séance unplugged touchante, emplie d’humilité.
Et comme un bel événement n’arrive jamais seul, cerise sur le gâteau, vous pourrez les découvrir à nouveau sur la scène du Caribana Festival, le 9 juin prochain. Sans aucun doute, on vous l’avait dit: la boucle est définitivement bouclée pour Kassidy !