Kill The Young

Oubliez tout ce que vous avez pu entendre voire même écouter de Kill The Young. 2011 est l'année du renouveau d'un groupe auparavant sympathique et juvénile, énergique et inconscient, mais sans son distinctif, sans musicalité propre, sans vraiment d'âme. Pas loin de faire table rase du passé, la formation britannique aujourd'hui surprend, fascine et émeut.

Plus de trois ans après leur second album Proud Sponsors Of Boredom, Kill The Young reviennent, plus déterminés que jamais après avoir vécu une tragédie personnelle il y a deux ans, avec Thicker Than Water. Pour quiconque écoutera des I Don't Want To Fight With You Anymore et Will You Change For Me ? sans en connaître leurs auteurs, il leur sera difficile de reconnaître le trio de Manchester dont les deux premiers disques enchaînaient, brillamment, les brûlots rock et fougueux.
Ici, les guitares électriques font part égale avec les autres instruments, partageant ainsi la vedette avec des violons, des banjos et des pianos. Le chant de Tom Gorman s'est quant à lui apaisé et se fait à présent plus profond, plus mélancolique même.

Sans perdre pour autant de leur superbe énergie primaire, comme le prouvent les efficaces Darwin Smiles et One And Only, les frères Gorman se sont donc considérablement assagis. Un revirement casse-gueule qui aurait pu leur être fatal mais que le groupe a su négocier avec talent.
On en aurait presque espéré les voir emprunter cette nouvelle voie musicale, sombre et introspective, tout au long de l'album, entrecoupée de ces titres plus entraînants mais tout aussi intenses, tels que le remarquable Spinning ou encore The Missing Link.

Peut-être une autre orientation radicale est-elle prévue pour le quatrième album ? Une décision que l'on ne pourrait qu'approuver tant ce changement de cap sur la majeure partie de Thicker Than Water est réussi et pertinent.