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Kill The Young

Interview publiée par Aurélie Tournois le 18 avril 2011

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C’est dans le hall d’un petit hôtel parisien que nous avons rencontré Tom, Dylan et Olly Gorman, accompagnés de Jake Roche, au lendemain de leur concert à la Maroquinerie de Paris. Les musiciens évoquent ici la force des liens familiaux soutenant leur nouvel album, Thicker Than Water (ndlr : « plus épais que l'eau ») et se dévoilent un peu plus en retraçant l'évolution de leur trio depuis ses débuts adolescents.

Sur votre précédent album Proud Sponsors Of Boredom, vous étiez trois frères à partager la scène. Maintenant, vous êtes quatre. Comment avez-vous décidé de trouver un nouveau musicien ?

Olly : C’est uniquement pour le live. Nous avions terminé l’album et réalisé que nous ne pouvions pas le jouer sur scène à trois seulement, puisqu’il est composé avec des instruments supplémentaires.
Dylan : C’est chouette de changer un peu. Jake apporte une nouvelle dynamique sur scène.
Tom : Il interprète les chansons à sa manière.
Dylan : C'est un bon musicien. Peut-être un peu trop d'ailleurs... (rires). Et puis Olly et Jake ont le même âge, ils n'étaient pas à l'école ensemble mais sont amis.

Jake, est-ce qu'ils sont difficiles à supporter ? Est-ce qu’ils continuent à se disputer souvent, ou bien as-tu le rôle de médiateur ?

Jake : Oh oui, c'est dur ! Non, c’est super. Ils ne se sont pas encore beaucoup disputés pour le moment.
Olly : C’est moi le médiateur entre Tom et Dylan.
Tom : Je crois que notre dernière dispute, c’était hier soir !

Vous étiez très jeunes lors des précédents albums. Depuis, vous avez mûri. Qu’est-ce qui a changé ?

Tom : C’est vrai que plus l’on devient vieux, et plus on s’assagit. Cela fait déjà cinq ans que nous travaillons dans la musique.
Dylan : Cela nous permet d’avoir un peu de recul sur notre parcours.
Tom : Mais Olly est aujourd’hui plus jeune que nous lorsque nous avons commencé pour la première fois à tourner.
Olly : J’en suis fier !
Tom : D’ailleurs, il n’avait que dix ans quand on a débuté. Nous ne voulions pas de lui dans le groupe, mais nos parents nous ont dit que nous avions besoin de lui, que c était un bon batteur. Il avait l’air si stupide avec sa batterie (rires) ! Je crois qu’en vieillissant, tu continues à vivre de bons moments, mais les moments où tu es jeune et bête se font de plus en plus rares et tu apprends à te contrôler davantage. Autre chose : je détestais les gens quand j’étais plus jeune. Maintenant, ça va mieux.
Dylan : C’est vrai qu’en vieillissant, tu trouves les autres de plus en plus intéressants.

Quels sont les thèmes abordés par Thicker Than Water ?

Tom : Ce disque parle de notre famille. Je pense que le sens des paroles peut être appliqué non seulement à la famille, mais aussi à une bande de potes, à une camaraderie. Les paroles expriment les liens très forts entre nous, et la confiance en l’autre.
Olly : Il parle de la façon dont tu gères ta vie.
Dylan : C’est en quelque sorte un livre ouvert sur la vie de notre famille. Toutes les chansons ont été enregistrées ces quatre dernières années. Tom : Comme les chansons parlent des années passées, cette photo peut aider à se faire une idée du contenu de l’album. Nous avions envie de faire différemment, d'innover.

Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?

Olly : Nous cherchions un titre qui pourrait représenter l’ensemble de l’album.
Dylan : C’est le nom d’un film de Jack Johnson. Une des chansons de ce film s’appelle aussi Thicker Than Water. Nous ne voulions pas d’un titre déjà pris, mais nous désirions une expression connue. Nous cherchions un nom qui ne soit pas trop agressif, qui soit porteur de sens et dont nous n’aurions pas honte plus tard. (Il regarde les autres) Aucun regret ?
Tom : Ça, ce sera le nom du quatrième album (rires) !

Votre musique semble plus apaisée qu’avant, moins nerveuse...

Tom : Oui, il y a moins de « heavy guitars ».
Olly : C’est arrivé comme ça, nous n’avons rien planifié. Avant, nous avions l’habitude de composer en jouant directement. Peut-être que cet album est plus sombre car nous l’avons écrit de façon différente. Cette fois-ci, nous l’avons composé assis dans ma chambre, avec uniquement un piano, une guitare acoustique et des instruments que nous n’avions pas l’habitude d’utiliser, comme une mandoline, un banjo... Mais il y a encore des chansons nerveuses, comme Darwin Smiles.

Quels sont les morceaux que vous préférez jouer sur scène ?

Tom : Jouer les nouveaux titres est plus angoissant que de reprendre les anciens. Mais ce qui est intéressant avec les chansons des précédents albums, c’est qu’il y a encore toute cette énergie, du côté du public aussi.
Olly : J’aime beaucoup jouer Darwin Smiles.
Dylan : Oui, et Good Bye Chris, aussi. La présence de Jake sur scène donne une nouvelle dynamique aux anciens morceaux. Maintenant, nous adorons les jouer ! Hier soir, par exemple, le public ne connaissait pas les nouveaux titres, mais ça faisaient longtemps qu’ils n’avaient pas entendu les autres. Donc nous avons joué 50% d’anciennes et 50% de nouvelles chansons.

Hier, vous avez décoré la scène avec des cages à oiseaux et des bougies, des fleurs. C’est étonnant...

Dylan : Ouais ! Ça fait un peu dandy…
Tom : Nous allons travailler un peu plus les décors sur scène pour les prochains concerts.

Vous aviez joué un concert en 2006 à L’Elysée Montmartre. Saviez-vous qu’il avait brûlé avant-hier, la veille de votre concert à La Maroquinerie ?

Olly : Oui, c’est très triste ! Nous avions tellement aimé ce concert...
Tom : Il était complet, nous trouvions ça incroyable. Nous ne nous attendions pas à un tel succès en France. C’est vraiment triste que la salle ait brûlé.

Est-ce que votre tournée va être longue ?

Olly : Nous allons faire une centaine de concerts !
Dylan : Nous avons déjà des festivals de prévus. Nous allons tourner en Europe cet automne. Nous aimerions aussi aller aux Etats-Unis et en Australie. Nous n’y avons jamais mis les pieds mais nous avons des espoirs pour cet album. Les Etats-Unis, ce serait vraiment une expérience spéciale.
Tom : Croisons les doigts.

Quand prévoyez-vous de revenir jouer à Paris ?

Dylan : Nous allons faire une soirée de lancement de Thicker Than Water au Truskel, le 27 avril prochain, où nous jouerons en acoustique.
Olly : L’équipe de football de Manchester devrait jouer ce soir-là, aussi. Donc il ne faudra pas être trop bruyant pour qu’on puisse suivre le match (rires) !