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Kill The Young

Interview publiée par Fab le 14 mars 2006

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Lancé par le label Discograph en fin d'année dernière, le jeune trio Kill The Young a réussi le pari de s'imposer en France en l'espace de quelques semaines. Le 3 mars dernier, alors en pleine tournée française, le groupe nous accordait quelques minutes de son temps lors de son passage à l'EMB de Sannois pour se présenter...

On entend beaucoup parler de vous en France depuis quelques mois. Ce pays représente quelque chose de particulier pour vous ?

Tom : L'explication la plus logique est que nous sommes signés chez Discograph, un label français. Notre album est donc disponible depuis quelques mois en France et en Belgique alors qu'il n'est même pas sorti au Royaume-Uni !
Dylan : Cela peut paraître surprenant mais ce n'est pas gênant. Nous sommes un jeune groupe, mais nous avons déjà donné plus de 400 concerts ! C'est énorme mais nous adorons jouer devant un public, partir en tournée, visiter de nouveaux pays... et c'est ce que nous faisons actuellement !

Cette tournée française n'est pas encore terminée, mais quel est votre meilleur souvenir jusqu'à maintenant ?

Dylan : Chaque concert est différent, mais je garde de très bons souvenirs de chaque soirée...
Tom : Je crois que le concert que j'ai le plus apprécié s'est déroulé à Perpignan, dans le sud de la France.
Olly : Perpignan oui, un très bon souvenir. Paris était très particulier également, avec beaucoup d'ambiance et une salle pleine.
Dylan : Non vraiment l'ensemble de la tournée se passe vraiment à merveille pour le moment, je n'ai que de bons souvenirs. Mais Perpignan me semble un peu à part... nous avions du temps libre avant le concert et nous avons pu en profiter un peu pour nous relaxer. Je suis aussi impatient d'aller jouer en Suisse, à Genêve...

Avez-vous prévu de vous rendre dans d'autres pays ?

Olly : Nous irons aussi en Belgique, et nous avons donné un concert en Italie il y a quelques temps. Je crois que nous ferons un passage au Pays-Bas prochainement, et nous devons aussi nous produire au Rock Am Ring en Allemagne ! Nous jouerons sur le Main Stage avec Kaiser Chiefs, Franz Ferdinand, Placebo... c'est dingue ! On nous a aussi appris cette semaine que nous jouerons au Rock in Rio au Portugal, avec Guns N'Roses !

Ce doit être une vraie surprise pour vous de pouvoir partager l'affiche si rapidement avec de tels groupes...

Dylan : On ne s'y attendait pas. Le travail accompli et tous les concerts donnés ont fait leur œuvre...
Olly : L'hiver dernier nous avons aussi donné un concert très important à Rennes pour les Transmusicales. C'était une de nos premières apparitions en France, qui plus est dans un festival, et les autres groupes présents étaient tous très bons.

J'imagine que cela doit souvent vous sembler étrange d'avoir autant de succès en France tout en étant presque des inconnus dans votre pays d'origine ?

Dylan : Personne ne nous connaît là-bas ! Le marché de la musique est très compliqué en Angleterre. Tu dois d'abord sortir de nombreux singles en espérant que les radios ou la télévision vont les diffuser, et sans cela tu ne peux rien faire ! En France nous n'avons sorti que notre album, et les radios diffusent deux ou trois de nos titres sans qu'ils aient été sortis de façon spéciale. Les choses sont beaucoup plus simples en France, alors qu'en Angleterre tout doit être préparé et travaillé dans les moindres détails pour obtenir un résultat.

Vous n'avez pas envie d'essayer de vous focaliser un peu plus sur le Royaume-Uni dans les mois à venir ?

Dylan : Si, c'est prévu ! Nous allons bientôt partir en tournée en Angleterre, et nous sortirons aussi notre nouveau single. Nous retournerons ensuite en France pour une nouvelle tournée et nous nous occuperons de promouvoir la sortie de l'album en Angleterre. Je ne sais pas encore de quoi sera fait le reste de l'année mais nous avons encore beaucoup de choses à faire !

Votre pseudonyme, Kill The Young, est relativement surprenant dans la mesure où vous êtes... jeunes ! Comment doit-on le comprendre ?

Dylan : Ce n'est en aucun cas un ordre mais plutôt un constat que nous avons fait. J'ai vraiment l'impression que les jeunes anglais se font « massacrer » dès lors qu'ils atteignent la puberté vers l'âge de douze ou treize ans. Leurs parents leur mettent la pression pour beaucoup de choses, les médias également, la société de consommation... comme si les pensées des jeunes étaient systématiquement détruites ou tuées à cet âge-là.

Kill The Young est également le titre de votre album, pourquoi l'avez-vous choisi ? L'inspiration vous manquait ?

Dylan : En fait nous avions, et nous avons encore, une autre idée : Do Not Feed The Animals. C'était le titre d'une de nos premières démos, et nous envisageons maintenant d'utiliser ce titre pour notre second album. En fait il est même certain qu'on l'utilisera un jour pour une chose ou une autre, mais quand... C'est une exclu qu'on vient de te donner là !
Cette « phrase » résume le fait de prendre du poids, d'écouter de la musique de merde, de regarder des émissions nulles à la télévision... ce genre de choses.

Trois jeunes frères dans le même groupe ce n'est pas trop dur à gérer durant les tournées ? Il ne vous arrive jamais de vous accrocher ?

Dylan : Tout dépend de notre occupation ! Lorsque tu donnes un concert ou que tu écris une chanson, le fait de parfaitement connaître tes partenaires est un énorme avantage. Mais je peux te garantir que lorsque nous vivons ensemble durant une longue période, nous nous engueulons au moins une dizaine de fois par jour, c'est inévitable !
Tom : Si un jour l'entente devient trop bonne et qu'il n'y a plus d'engueulades je crois qu'il faudra vraiment s'inquiéter ! Ce ne sera pas normal !

Votre signature chez Discograph, un label français peu habitué à travailler avec des groupes de rock, est quelque peu surprenante. Comment êtes-vous entrés en contact avec eux ?

Tom : Le label est venu à nous il y a plusieurs mois. Discograph cherchaient à cette époque un jeune groupe de rock à signer puis à lancer en France. Ils sont venus nous voir jouer à Manchester, et notre manager nous a ensuite appris qu'ils désiraient nous faire signer un contrat immédiatement. Leur proposition était vraiment intéressante et sérieuse, et je crois que nous avons eu raison de leur faire confiance. Nous avons par la suite pu enregistrer notre premier album avec Dimitri Tikovoï et Flood grâce à cela.

Justement, il est assez surprenant de voir que vous avez travaillé avec ces deux personnes renommées alors que vous n'étiez qu'un jeune groupe inconnu à cette époque. Comment les avez-vous convaincus ?

Dylan : Dimitri faisait partie de Trash Palace il y a quelques années, et ce groupe avait sorti son album chez Discograph... ils nous ont donc proposé de travailler avec lui, et après qu'il ait écouté quelques unes de nos récentes démos, il a accepté de produire notre album. Nous l'avons donc rejoint pour débuter l'enregistrement du disque, et le studio qu'il utilise habituellement était partiellement occupé par Flood... qui nous a ensuite filé un coup de main !

J'ai entendu dire qu'il ne vous a fallu qu'une vingtaine de jours pour enregistrer votre album, c'est très court !

Dylan : Nous enregistrons toujours nos chansons de la même manière qu'en live, et nous avions tellement travaillé ces titres durant les semaines précédentes, lors de répétitions ou de nos concerts, que l'enregistrement a été très simple et rapide. Cela peut surprendre, mais nous avions vraiment l'impression que le résultat était satisfaisant, même en si peu de temps.

Musicalement, vous êtes très souvent comparés à Nirvana ou aux Smashing Pumpkins, ce n'est pas un peu fatigant à force ?

Olly : Nous connaissons bien nos influences pour avoir grandi avec, et nous aimons bien entendu Nirvana ou les Smashing Pumpkins, mais ce ne sont que des influences, même si je trouve que ce genre de rapprochement est flatteur. Notre musique me semble différente, et je trouverais cela réducteur que les journalistes décrivent Kill The Young sans parler des nouveautés que nous pouvons apporter avec notre musique.
Dylan : Je pense par exemple que la musique des Pixies nous a plus touché que celle de Nirvana durant notre jeunesse, mais les gens le perçoivent sans doute moins. Peut-être que les choses seront différentes sur notre second album.

Pouvez-vous alors me dire quelles sont vos véritables influences ?

Dylan : Nirvana et les Smashing Pumpkins bien entendu, mais aussi The Police, The Clash ou Bob Dylan dont nous sommes très fans. Ce sont surtout des groupes du passé car nous n’avons pas vraiment le temps d’écouter de la musique actuellement.

Même pas durant vos tournées ?

Dylan : Non, nous préférons regarder des séries à la télévision ou même des DVD... comme The Family Guy ou les Simpsons. On baigne toute la journée dans la musique dès lors qu'un concert a lieu, donc nos moments de repos sont plutôt consacrés à d'autres activités.

J'ai cru comprendre que vous jouez quelques inédits lors de vos concerts, ce sont de nouvelles chansons ?

Tom : Nous avons écrit quelques nouveaux titres, et nous en jouons deux lors des concerts de cette tournée. Nous pourrions en jouer plus, mais nous avons peur que le public soit lassé dans quelques mois s'il connaît déjà tous nos morceaux inédits.
Dylan : Nous avons fait une escale en studio il y a deux semaines, et à cette occasion nous avons enregistré 4 nouvelles chansons. Nous avons aussi quelques idées à travailler, ce n'est pas ce qui manque ! En général nous voyageons avec une guitare acoustique lors des tournées, cela nous permet de composer tranquillement dans le bus ou à l'hôtel... comme l'autre jour où nous avions presque 10h de trajet ! Ca nous occupe de composer dans ces moments-là...

Qu'avez-vous prévu de faire de ces chansons ? Les mettre de coté pour votre second album ou les proposer sous la forme d'un EP peut-être ?

Dylan : Il faudra sûrement les retravailler un peu, mais elles seront sans doute utilisées pour notre second album. Rien n'est encore décidé mais nous l'enregistrerons sans doute en février 2007, après avoir sorti notre album en Angleterre, en Allemagne et, je l'espère, aux Etats-Unis ! Nous allons donner de nombreux concerts d'ici là, nous avons encore le temps d'y penser...

Vous aimeriez continuer à travailler avec les mêmes personnes ou plutôt essayer un nouveau producteur ?

Dylan : Je pense que ce serait préférable de poursuivre avec des personnes qui nous connaissent bien. Cela te permet de ressentir une certaine relation de confiance, chacun sait quel est son rôle et tout se passe beaucoup plus simplement.

La période des festivals d'été approche à grands pas, avez-vous déjà obtenu quelques confirmations sur les lieux où vous vous produirez ?

Dylan : Oui bien sûr ! Rock Am Ring en Allemagne, le Paléo Festival en Suisse et Rock In Rio au Portugal, mais aussi quelques festivals en France : les Eurockéennes, les Vieilles Charrues et Solidays. Je pense aussi que nous prendrons quelques vacances durant le mois d'août, nous ne donnerons pas de concerts durant cette période. J'aurais aimé jouer en Angleterre mais ce ne sera pas pour cette année, en dehors du Download Festival peut-être... nous nous rattraperons l'an prochain !

Que peut-on vous souhaiter pour les mois à venir ?

Tom : De dominer le monde ! (rires)
Dylan : Donner de nombreux de concerts, aller dans de nouveaux pays et jouer avec beaucoup de groupes ! J'espère que nous arriverons à faire grandir le groupe avec son public, à devenir de plus en plus populaires pour jouer dans de grandes salles !

Des salles comme l'Elysée Montmartre, où vous jouerez lors de votre prochaine tournée ?

Olly : On nous a dit que c'est une excellente salle, et ce sera notre plus important concert à ce jour, nous sommes très impatients d'y être !