Thom Yorke

Énième surprise de la part du leader de Radiohead. Après un side-project solo, un deuxième groupe en compagnie de Nigel Godrich et Flea, Thom Yorke annonce la disponibilité immédiate d'un nouvel album via le réseau de partage BitTorrent. Ce n'est donc pas une nouvelle sortie du groupe emblématique du groupe d'Oxford auquel nous avons droit malgré des informations récentes sur sa présence en studio.

Dès les premières secondes, Tomorrow's Modern Boxes annonce la couleur. Des nappes électroniques en boucle tournent dans nos oreilles. Accompagnées d'un filet de voix aiguë, elles composent déjà le premier single A Brain In A Bottle, morceau le plus catchy du tracklisting.
The Mother Lode résume bien les ambitions de cet exercice de style. Thom Yorke s'amuse à plonger littéralement dans l'électronique. On s'en doutait : aucune corde de guitare n'est présente dans ce projet. Au mieux un piano vient s'ajouter mais l'atmosphère synthétique très vaporeuse est omniprésente. Autre détail ayant son importance : la durée des pistes. Souvent au-delà des cinq minutes, on est ici clairement dans un album lancinant dans lequel il faudra se laisser embarquer par le minimalisme de ses compos. Quitte à le déplorer, comme sur la famélique Truth Ray.

Peut-être inspiré par ses DJ sets, There Is No Ice (For My Drink) tape dans le dancefloor envouté avec son registre up-tempo tranchant avec la léthargie dont le disque peut faire preuve. A l'instar de The King Of Limbs, ce second effort solo laisse perplexe. Peu de place pour le chant, un univers monolithique autant dans les mélodies que sur les voix... Une chose est sûre, on est loin de la qualité d'un The Eraser qui empilait les morceaux marquants tout en proposant une vraie alternative à Radiohead. On ne sait pas dans quoi s'est engouffré Thom Yorke mais l'auditeur n'en sort pas gagnant. Si cet album a très rapidement atteint le million de téléchargements, il serait intéressant de connaître le ratio de ceux qui ont renouvelé l'écoute.

Les complaintes creuses (Interference, Nose Grows Some), le falsetto redondant proche du miaulement et les compositions maigres nous amènent rapidement à passer autre chose. On espère que l'artiste en fera de même.