Howie Payne

Après la sortie de son premier et unique album solo en 2009, l'ex-leader de The Stands s'était fait si discret qu'il devenait improbable qu'il se décide un jour à publier un second opus. Mais Howie Payne revient ce mois-ci avec l'excellent Mountain, à la croisée d'un folk descendant de Donovan et d'un Britrock classique. Avec une voix à la fois délicate et précise, le Liverpudlien délivre dix titres bien ficelés que seul un gars né au-dessus d'une ligne Dublin-Londres pouvait écrire.

Côté folk, l'album ouvre par Quick As The Moon lorgnant du côté de Paddy Casey ou de ce que peut faire John Power en solo. After Tonight avec son harmonica est la bande son idéale pour ceux coincés dans un embouteillage le matin. Thoughts On Thoughts, jolie ballade sixties rappellera forcément les titres les plus calmes de The Zombies.
Howie Payne ne s'est pas contenté d'observer les maîtres de la folk : avec Some Believer, Some Dreamer et Hold Steady The Wire, on perçoit des influences Lenonnesques indéniables tout en évitant le plagiat. Un pari souvent risqué, mais finement joué ici. On retrouve aussi quelques influences blues sur des titres comme comme Holding On ou High Times.

Seuls All Of These Things et le single The Brightest Star semblent à la traîne, l'une peu entrainante et l'autre se voulant appâter le chaland mais qui ne convaincra ni les puristes sixties ni ceux s'attendant à du folk à la Jake Bugg.

Avec huit titres sur dix d'excellente facture, Howie Payne prouve qu'il n'est pas que l'ex-quelque chose, celui qui chantait avec le bassiste de Noel Gallagher ou encore celui qui a fait la première partie d'Oasis autour de 2005. Non, il appartient à cette longue tradition britannique de chanteurs/songwriters, cheveux frisés, les yeux bleus, guitare acoustique en étendard portant fièrement les couleurs d'une musique intemporelle.