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LA Priest
Temples
Django Django

Paris, Ground Control - 26 avril 2023

Live-report par Laetitia Mavrel

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Nouvelle édition d'ARTE Concert présente Ground Control dans le lieu de vie pluridisciplinaire (© Wikipédia) du même nom, niché au pied de la gare de Lyon à Paris, qui accueille pour ce huitième épisode une affiche 100% anglaise avec Django Django, LA Priest et Temples. Il a déjà été souligné lors de précédents live reports que malgré son scoré élevé en points de charisme, les conditions acoustiques et visuelles de Ground Control sont loin de remplir notre cahier des charges. Cependant, nous ne cessons de céder aux sirènes du divertissement télévisuel de qualité (rare de nos jours) en bravant cet environnement plutôt hostile à la captation live grâce à une proposition musicale toujours pertinente, audacieuse et dans sa majorité à base de guitares.

Ainsi, les festivités débutent avec la pop électro des londoniens de Django Django. Après un excellent dernier album Glowing In The Dark, frappé de plein fouet par la pandémie, cette dernière empêchant les musiciens de pouvoir le défendre sur scène, le groupe revient avec un nouveau disque à paraitre début juin qui s'intitulera Off Planet. Hors planète, c'est un peu l'impression qui se dégage d'un concert de Django Django tant l'ambiance distillée par les musiciens est à mille lieues des conventions pop à claviers que l'on peut connaître.
Le quatuor toujours composé de David Maclean, Vincent Neff, Jimmy Dixon et Tommy Grace déborde d'inventivité s'agissant d'allier l'harmonie pop rock des guitares et du chant avec les expérimentations électroniques, le tout mené par une section rythmique toujours très dynamique renforcée de multiples percussions, permettant à quiconque de se mettre à danser sur leur musique si entrainante. En seulement quarante minutes, avec une acoustique digne du hangar dans lequel se déroulent les concerts, pris en sandwich entre les retours hasardeux des amplis et le brouhaha des badauds attablés dehors, Django Django parviennent néanmoins à kidnapper toute l'attention des présents et nous glissent deux inédits, Slipstream et Golden Cross, qui présagent de la haute tenue de l'album à venir et renforcent notre impatience de les retrouver en live.
Huit titres et puis s'en vont. On regrettera peut-être le passage en premier de la formation qu'on imaginait clôturer le concert en transformant le bitume en dancefloor, mais cet horaire un peu précoce aura le mérite de chauffer ce qu'il faut les présents pour la suite des concerts.

Premier entracte de trente minutes permettant à certain d'aller se rafraîchir pendant que les autres restent sur place, droits comme des I, pour la tête d'affiche de la soirée qu'est Temples. En attendant, on observe avec curiosité la logistique du plateau mobile, avec cette scène dispersée façon puzzle, faite de différents morceaux montés sur roulettes qu'on assemble en mode Tetris et qui permet d'assurer rapidement les changements de plateaux.

Prend ainsi place LA Priest, ou l'anglais Sam Eastgate, nous revenant sous ce nom avec un nouvel album, Fase Luna. Entre lune et planète, la thématique de ce soir est donc l'évasion vers d'autres cieux, et la pop dépouillée et expérimentale de LA Priest s'ancre parfaitement dans ce schéma. Seul sur scène armé de sa guitare, entouré de ses multiples claviers, lançant continuellement ses boucles sonores afin de s'accompagner, Sam Eastgate propose quarante minutes d'une pop éthérée et très futuriste que les néophytes peinent un peu à déchiffrer. C'est en effet un maelstrom de sonorités tout en écho et malheureusement desservi par les lieux qui laissent s'échapper 50% du son dans les limbes qui s'offre aux spectateurs, un peu interloqués. Cependant, le musicien fera face à cette foule de curieux pas toujours attentive et réussira à tenir son set de façon fort acceptable. En espérant apprécier à sa juste valeur le concert une fois retranscrit sur petit écran, LA Priest méritera qu'on s'y repenche à tête reposée.

Second interlude, durant lequel les premiers rangs se féminisent sérieusement pour la venue de la bande à James Brasdshaw. À la suite du concert privé dans les salons d'un prestigieux hôtel parisien le mois dernier, Temples continuent de jouer le jeu de la promotion suite à la sortie d'Exotico, troisième album qui a déjà obtenu les louanges de la presse de part et d'autre de la Manche et une totale validation des fans.
Armés d'une nouvelle salve de titres pop psychédéliques, sous l'influence de la production de Sean Lennon et le mixage de Dave Fridmann, Exotico est ainsi taillé de manière à faire passer Temples dans la cour des grands. Et pourtant, le groupe se rend toujours accessible pour des concerts au plus près de son public, et la prestation de ce soir sera prise aussi sérieusement que n'importe quel autre show dans une aréna.

Avec ce style d'un autre temps allié à une fraîcheur encore juvénile malgré les quelques années d'existence du groupe, Temples rayonnent et continuent de séduire une catégorie de public de tout âge marquant leur style maintenant reconnaissable d'entre tous, à base de guitares langoureuses, de lignes de basse hypnotiques et du timbre de voix si particulier de James Bradshaw, un peu nasillard, qui tend vers le falsetto et surtout qui tient la longueur sur les longs riffs entre deux samples lunaires.
On aime aussi à retrouver parmi les musiciens ce penchant assumé pour les costumes et coiffures que l'on retrouve ordinairement dans les albums photos de nos parents ou dans certaines séries télévisées d'époque, voir singeant cette même époque (les noms de Fez, Kelso ou Hyde devraient vous mettre sur la piste).
Temples remplissent leur mission et s'offrent même lors de l'interprétation du single Exotico les services de Christophe Chassol, présentateur sympathique de l'émission qui prend un plaisir énorme à venir étoffer le son du groupe au clavier, tant et si bien qu'il pourra même s'exercer deux fois de suite, un malencontreux incident technique obligeant le groupe à rejouer le titre dans son intégralité. Les fans sont alors aux anges et le concert se termine sur le tube Shelter Song, sous un tonnerre d'applaudissements.

Résultats des courses : une soirée riche en musique, qui aura convaincu les derniers réticents aux protection auditives de s'équiper prestement, et qui offrira à nouveau une excellente nouvelle édition d'ARTE Concert présente Ground Control.
setlist
    Django Django
    Spirals
    Right the Wrongs
    Waking Up
    Golden Cross
    Waveforms
    Slipstream
    Default
    Wor

    LA PRIEST
    Non disponible

    Temples
    Liquid Air
    Cicada
    Slow Days
    Gamma Rays
    Afterlife
    Paraphernalia
    Exotico
    Shelter Song
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