Chronique Album
Date de sortie : 06.07.2018
Label : Heavenly Recordings
Rédigé par
Pierre-Arnaud Jonard, le 17 juillet 2018
Projet monté par Aaron Fletcher et Tim Parkin de The Bees, 77:78 ne désorientera guère les amateurs de ce groupe. On retrouve ici comme chez ces derniers ce mix subtil entre reggae, psychédélisme, ambiances jazzy et musique West-Coast.
Jellies est un album qui fleure bon l'été avec ces guitares surf et ce n'est peut-être pas un hasard s'il sort en ce mois de juillet. Il constitue le disque idéal (même si imparfait) à emporter dans ses valises. Dès le premier morceau de l'album, If I'm Anything, on est plongé dans cette sorte de pop excentrique que les britanniques savent si bien faire. Pour It en est un autre excellent exemple avec sa mélodie bizarre qui nous rappelle les œuvres des gallois de Gorky's Zygotic Mynci. A d'autres moments, on s'envole vers des sphères plus ouvertement psychédéliques qui fonctionnent tout aussi bien.
La force de ce Jellies vient du détail que les deux comparses ont apporté aux arrangements de leurs morceaux : Shepherd's Song ou The Wagon pourraient n'être ainsi que de banales pop-songs certes bien foutues mais déjà entendues mais elles ont toutes deux ce petit truc en plus qui accroche l'auditeur. Une sorte de charme étrange qui attire irrésistiblement l'oreille. Certains morceaux ont l'audace de mélanger des styles musicaux très différents comme ce Chili qui évoque aussi bien le son mod des Small Faces que les Californiens de Love. L'album offre ainsi une telle variété de styles musicaux que l'on ne s'ennuie jamais à l'écoute du disque. Le seul petit reproche que l'on pourrait lui faire vient en fait de ses qualités : c'est un disque léger, un disque estival qui semble n'avoir pas de très hautes ambitions. Un album que l'on pourrait qualifier d'à la cool. Mais est-ce un problème ?
Jellies est en tout cas cohérent de bout en bout car même s'il révèle un vrai patchwork musical, qu'il s'aventure dans un grand nombre de directions différentes, il forme un tout au sein duquel les pièces du puzzle s'assemblent avec une logique imparable. Même les titres plus mineurs de l'album comme Papers ou Copper Nail ne sont pas du tout désagréables à l'écoute.
Avec cet album, Fletcher et Parkin montrent qu'ils n'ont en rien perdu du savoir faire qui était le leur à l'époque de The Bees, dont on ne sait si la mise en parenthése est temporaire ou définitive.
Jellies n'est pas un chef d'oeuvre musical ni peut-être même un album que l'on réécoutera dans dix ou vingt ans, mais pour passer un bel été, il fera largement l'affaire.