The Bug Club

Vous l’entendez résonner non loin ? L’instrument de notre grande gêne quand on jette une oreille sur un nouveau disque qui nous convainc dès sa première écoute et que l’on réalise que ceux que nous nous attendions à annoncer comme la future grande hype se révèle être un groupe confirmé, qui détient déjà dans sa discographie trois albums. Mesdames et Messieurs, veuillez applaudir le retour de la boite à « Mieux vaut tard que jamais » qui vous présente ainsi The Bug Club.

Le duo gallois (et une raison de plus de s’en vouloir de ne le découvrir que maintenant) composé de Sam Wilmett et Tilly Harris revient avec son quatrième album intitulé Very Human Features et enfonce le clou de son rock qui s’éloigne définitivement des vallées escarpées du Pays de Galles. Le répertoire du groupe lorgne définitivement vers les Etats-Unis, fortement influencé par le slacker rock du début des années 90s. C’est un petit voyage vers les premiers albums de Pavement et de Weezer, avec cette guitare qui déraille, ce chant complètement approximatif, ces petites ballades sur tout et n’importe quoi et, pour les anglophones, des morceaux remplis d’ironie et d’humour caustique.


Comme lorsque votre ampli crache toute une pelletée de grésillements et autres larsens dévastateurs, le fond sonore des titres de The Bug Club se veut volontairement approximatif, rendant leur style d’autant plus cool et joyeux. Pas besoin de production mastodonte, les morceaux sonnent tous les uns après les autres comme des plus authentiques, carrément bordéliques et ces timbres de voix tout autant éraillés apportent un véritable cachet au tout. Le tracklisting étant particulièrement fourni, et l’ensemble très homogène, peu de titres sortent du cadre. L’album s’écoute d’une traite, et la voix assez douce de Lilly apporte tout de même un peu plus de subtilité au tout, là où l’on pourrait se contenter d’une bande son en mode jouée dans son garage avec ses amis.

Ne vous méprenez pas, The Bug Club maîtrisent complétement leur matière, et maintenir un tel cap à l’heure de la crank wave et du grunge gaze, cela est hautement culoté ! On aime les quelques morceaux un peu plus centrés qui mettent en avant la très jolie voix de Tilly, comme sur Jealous Boy et Appropriate Emotions, mais c’est indéniablement toute cette série de morceaux qui fleurent bon les casquettes vissées sur la tête, les chemises à carreaux et les vieux futals un peu poussiéreux qui tombent sur de toutes aussi vieilles paires de Converses qui nous rappellent que, nos excuses à la génération Tik Tok, le début des années 90 et son rock indé (du lo-fi au grunge) a vraiment été une période musicalement bénie.

Ecoutez Full Grown Man, Beep Bop Computers, le plus intense Muck ou l’excellent How To Be A Confidante, ne réglez surtout pas le son de votre casque ou de votre enceinte connectée car l’aspect rugueux et approximatif de The Bug Club fait de ce Very Human Features une véritable petite œuvre d’art.