Tunng

Peut-on faire plus à propos ? Dans un climat de sinistrose profonde et globale, Tunng livrent Tunng presents... DEAD CLUB, un nouvel album centré sur la mort, le deuil et le chagrin sous toutes ses formes. Death is the new sex, n'est-il pas ?

L'ambiance, on s'en doute, n'est pas à la fête sur ces douze titres. Une mélancolie douce flotte sur ce disque, le chant boisé de la clarinette contribuant notamment à créer une ambiance mystérieuse (Eating The Dead, SDC, The Last Day). La fin de l'album, qui enchaîne les ballades (Tsunami, Scared To Death, Fatally Human) et spoken word (The Man, Woman), contribue aussi à ce clair-obscur musical saisissant.

Toutefois, ce Tunng presents... DEAD CLUB n'est pas qu'une dance macabre. On trouve une bonne dose d'humour absurde et d'arrangements pop multicolores pour approcher ce sujet profond avec une légèreté salvatrice (Million Coulours, Death is the New Sex, SDC).

Et, comme toujours avec Tunng, les chansons regorgent d'arrangements méticuleusement intriqués et de détails passionnants, mariant dans une matière sonore organique et chaude instruments acoustiques et électroniques. Côté mélodies, Mike Lindsay n'a jamais autant évoqué Damon Albarn. Il y a indubitablement dans ces chansons quelque chose du premier album de The Good, The Bad And The Queen ou d'Everyday Robots.

Tunng inventent ce faisant une sorte de Brit Pop pour l'ère du COVID-19 et de Donald Trump. Moins d'insouciance, moins de sautillements mais la même élégance british au service de mélodies dorées sur tranche.