logo SOV

The Heavy
Tunng

Paris, Maroquinerie - 28 mars 2008

Live-report par Rachel

Bookmark and Share
Pour ceux qui n'auraient pas pu assister aux Transmusicales de Rennes au mois de décembre dernier, petite séance de rattrapage 28 mars à la Maroquinerie qui, pour l'occasion, avait revêtu ses plus beaux habits.

Les lumières s'estompent et voilà qu'apparaît une jolie troupe menée par une petite fille au milieu de la scène qui attise les regards dans une jolie robe de princesse, Becky Jacobs, au charme ravageur au milieu de ce sextuor. Le show commence sur un People Folk au riff envoûtant, et voilà qu'en quatre petites minutes, le public, pourtant a priori timide, est conquis. Sony Ericsson est partenaire et ça se sent, avec pas moins de trois caméras et des écrans par ci, par là… on ne sait plus ou donner de la tête. Les titres s'enchaînent mais ne se ressemblent pas, on se trouve entre la pop canadienne des Arcade Fire pour le côté rock, de Syd Matters pour le côté pop-folk, et de Cocorosie pour le côté enfantin et frais et les jeux musicaux, pour ne citer qu'eux.
La particularité du groupe reste l'utilisation d'instruments peu communs, comme la batterie de coquillages, les instruments jouets, ou encore les boîtes à musique, mais surtout une maîtrise de chacun de ces instruments. Le batteur impressionne largement par sa dextérité et son talent, il joue des coquillages avec son orteil, tout en soufflant de la clarinette, et enchaîne sans mal sur une autre percussion ou un autre instrument, à se demander s'il n'a pas reçu le don d'ubiquité.
La setlist est parfaite, et nous fait osciller entre cette envie de taper fort du pied et de sauter partout, mais aussi, d'autres fois, de se laisser porter et rêvasser. Une musique fraîche, envoûtante, et pleine de surprises en résumé. En guise de fin, puisqu’il en faut bien une, avec le morceau Bullets, que ceux qui écoutent Nova reconnaîtront, et qui donne envie de pousser la chansonnette pourvu que personne ne nous entende... « Nananana nana… ».

Quelques heures plus tard vient le tour de The Heavy. Ce quintette composé d'un guitariste, d'un bassiste, d'un chanteur, d'une pianiste et d'un batteur n'a pas de british que son nom.
Il ne suffit pas de connaître le groupe sur le bout des doigts pour noter quel genre de guitare sera utilisée. Une Gibson SG pour commencer avec un bon son sale, et on poursuit avec une Fender Telecaster pour un son plus rond, tout ça pour peaufiner l'esprit rock britannique dans les règles de l'art. Le chanteur, Swaby, semble monté sur ressorts. Il passe d'une seconde à l’autre de la scène à la fosse, et surtout de son groupe à ses groupies, mais en négligeant parfois trop son chant qui, dans ce groupe, brise complètement cet esprit rock british en apportant une note particulière et une dimension soul.
Le public est absorbé par les dérives de ce chanteur au charisme ravageur, et à la voix tantôt douce tantôt éraillée. Néanmoins, on ne peut dénigrer cette attitude proche du public qui en aura ravi plus d'une. Le show, puisqu'on peut appeler ça un show, est tout de même bon, le batteur donne une certaine puissance aux titres tandis que le bassiste, bien que déconcentré de nombreuses fois, sait tenir des lignes chaotiques et carrées, et que le guitariste démontre qu'il n'a pas qu’un look et des guitares appropriées au look british, mais également un jeu bien rock 'n roll. Il est tout de même dommage de ne pas entendre les backing vocals de la jolie pianiste, Little Hannah Collins.

Quoiqu'il en soit, à l'heure du bilan, The Heavy et son charismatique chanteur ont dépassé les limites du genre, en imposant un style particulier et efficace.