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Roskilde Festival

Roskilde, du 5 au 8 juillet 2012

Live-report rédigé par Kris le 18 juillet 2012

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The Megaphonic Thrift – scène Pavilion - 12h00

Première grosse révélation de Roskilde, avec les Norvégiens de Megaphonic Thrift. Déjà, en arrivant au loin, il y a tout pour plaire : des guitares criardes, une ambiance shoegaze, et une voix féminine en support. La première impression fût la bonne. Les Megaphonic Thrift jouent bien et fort, et ont beaucoup écouté Ride et Sonic Youth. Il y a une énergie fondamentale chez eux, que l’on peut retrouver dans des groupes comme The Joy Formidable.

Leurs chansons reposent sur des compositions solides, comme leur single Tune Your Mind, auxquelles s’ajoutent des strates noise et fuzzy, mais sans jamais se perdre. La force ne prend ainsi jamais le pas sur la structure. Même lorsqu’un second batteur est ajouté au quatuor, chaque chanson parvient à garder son identitaire garage, tout en s’imprégnant d’une texture noisy des plus captivantes.

Dommage que l’album ne soit pas à la hauteur, mais définitivement un groupe de scène à suivre.

Dalglish – scène Gloria – 15h00

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L’électro organique de Dalglish demande un certain temps avant de pouvoir s’en imprégner. Il y a du Clark et du James Holden dans ce set, mais avec une abstraction beaucoup plus prenante. Dalglish fait la part belle à la déconstruction sonore, et met en place une installation visuelle de toute beauté, avec des projections monochromatique, s’assemblant, se détruisant au gré de la bande sonore.

La présence de mélodies est quasi-inexistante, et tout se joue sur les différentes textures que nous proposent le producteur, impassible, bonnet vissé sur la tête. Il y a cette sensation du monde infini, de ses rouages et de ce qui le compose. Il y a une minéralité en profondeur qui se dégage de ce chambardement de surface.

Grieves, Macklemore, Evidence – scène Cosmopol – 15h45

Roskilde a toujours su faire la part belle à la scène rap émergente. En témoigne cette triple affiche Grieves / Macklemore / Evidence (on manquera malheureusement Sage Francis, affreusement mal programmé), tous gravitant autour de la sphère Rhymesayers, le label indépendant du groupe Atmosphère, présent l’année passée au festival. Les trois MCs arborent des styles résolument différents, avec en tête l’ex-Dilated People, Evidence, et son rap narratif, laid-back, puis les deux jeunes, Grieves et son flow acéré, et Macklemore, au style plus festif.

Grieves ouvre les hostilités avec des boucles accélérées, et une énergie communicative. Le jeune rappeur court et saute, se battant contre le rythme effréné des productions de Budo, balançant de très lourdes instrumentaux IDM au sein desquels se débat Grieves avec intensité. Macklemore évolue, quant à lui, plus dans un registre hip-hop plus populiste, conséquemment moins intéressant. Macklemore n’a pas grand-chose à dire, alors il préfère faire danser les foules. Soit.

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L’expérimenté Evidence déroule et sait comment tenir son public. Les instrumentales solaires et relativement lentes lui permettent de trancher sans perdre en intensité. On retrouve chez Evidence tout une idée d’un rap solitaire, aux lyrics intelligents et à la qualité virtuose. Probablement moins dansant que ses deux jeunes congénères, le rap d’Evidence est également plus adulte, le flow est plus sec, plus sûr. De nombreux titres viendront de son dernier album Cats & Dogs, et si le rythme s’est ralenti, la substance n’en est pas devenue moins pertinente.

Gossip – scène Orange – 17h00

Il y avait apparemment des problèmes de sons à Roskilde cette année. Disons plutôt que le son général était beaucoup plus bas qu’à l’accoutumée, notamment sur la scène Orange. Si l’année dernière Mastodon défonçait les tympans jusqu’à l’autre bout du site du festival, cette année, les Cure par exemple jouaient tout juste assez forts.

Je n’y avais pas vraiment prêté attention jusqu’au concert des Gossip, où ce problème de son, couplé aux soucis inhérents des compositions du groupe, joue en leur défaveur. Beth Ditto, comme à son habitude, ne se ménage pas, avec sa voix mordante et vive qui tient le concert à elle seule. Les lignes de basses, qui composent au moins la moitié de la qualité des chansons de Gossip, sont quant à elles largement mises à défaut. Les déchaînements sur les tubes Standing In The Way Of Control ou Heavy Cross ont ainsi du mal à prendre place, car les instruments ne parviennent qu’à sortir à moitié étouffés des énormes enceintes de la scène Orange.

Si le public semble beaucoup bouger en fosse, au loin, le spectacle n’est pas fameux.

The Vaccines – scène Odéon – 20h00

Les Vaccines aiment le Danemark. Et vice-versa. En plus de leur passage au Northside Festival l’an passé, il s’agit déjà du quatrième concert des anglais en un an au Danemark. A vrai dire, tout le monde semble aimer les Vaccines, comme en témoigne le public (surtout féminin si l'on s'approche de la scène) venu nombreux écouter les chansons d’éternels adolescents des quatre anglais.

Cela sonne affreusement cliché, mais les chansons pop inoffensives du groupe n’aident pas vraiment à décoller cette image fadasse – néanmoins appréciable – d’un groupe qui se veut garage, mais qui sonne au mieux bien rock. Les tubes lissés des Vaccines, de Wreckin' Bar (Ra Ra Ra) à If You Wanna, leur servent d’hymnes pour conquérir un public déjà bien acquis. S’ils ont déjà été plus mouvants sur scène, ils ont aussi gagné en assurance.

Cela leur permet de faire passer sans encombre les titres inédits de leur nouvel album, Come Of Age, dans la lignée directe du premier. Du rock à faire danser, rempli de pop et de riffs aisés. Les Vaccines ont trouvé une bonne formule, et ne semblent pas trop vouloir la laisser tomber pour l’instant.

Jack White – scène Orange – 22h30

Si l’album solo de Jack White, Blunderbuss, est loin d’être enthousiasmant, ses concerts sont toujours attendus avec certaines attentes. Avec une carrière aussi pléthorique (The White Stripes, The Raconteurs et The Dead Weather) précédant son aventure solo, ce ne sont pas les chansons qui manquent à son répertoire.

Habitué du festival de Roskilde, Jack White débarque sur la scène Orange vêtu de noir et d’un borsalino blanc, accompagné de son backing band des Peacocks, uniquement composé de femmes (selon le concert il est parfois accompagné d’un groupe exclusivement masculin). L’ouverture brute sur un Dead Leaves And The Dirty Ground, garage à souhait, laisse présager du meilleur. La suite va laisser de la place au moins bon.

Le concert est fortement teinté de la couleur blues et country de Blunderbuss. Moins d’effets sur les pédales, et plus de prouesses techniques avec sa guitare pour Jack White, délaissant ainsi une certaine âpreté pour une musicalité plus empreinte. Le concert est calibré pour les contrastes et profondeurs demandés par Missing Pieces et Freedom 21, ou les chansons pop comme I Guess I Should Go To Sleep et ses chœurs. Les chansons tirées du répertoire des White Stripes sont donc celles qui rentrent le mieux dans ce cadre imposé, comme Hotel Yorba ou Ball And Biscuit, aux accents respectivement country et blues.

La prestation intègre tout de même les sessions tubes « pour le public » avec Steady As She Goes, My Doorbell, et le désormais infâme Seven Nation Army accompagné de chants de stade. Les fans de Blunderbuss étaient ce soir aux anges. Les autres auront remué tout le concert, pour en arriver à ajouter un final « c’était quand même autre chose les White Stripes ».
artistes
    The Megaphonic Thrift
    Rangleklods
    Weedeater
    Copenhagen COllaboration
    Les Frères Smith
    Christina Rosevinge
    Red Fangh
    Dalglish
    Grieves
    Macklemore
    Evidence
    Sage Francis
    Boubacar Traoré
    Baroness
    Gossip
    Danyel Waro
    Bernhoft
    Ter Haar
    Hank3
    Rover
    I Got You On Tape
    Celso Piña
    The Cult
    Amsterdance
    Of The Wand And The Moon
    The Vaccines
    Elecktro Guzzi
    Touchy Mob
    Devildriver
    Spector
    Lee Ranaldo
    Bomba Estéreo
    Jack White
    Jørgen Teller & The Empty Stairs
    Gentleman & The Evolution
    Punch Brothers
    Baloji
    Niki & The Dove
    Malk De Koijn
    Daughter
    Mikal Cronin
    Jupiter & Okwess International
    Spleen United
    Crowbar
    Oneohtrix Point Never