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Iceland Airwaves

Reykjavík, du 7 au 9 novembre 2024

Live-report rédigé par François Freundlich le 17 novembre 2024

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C'est la 25ème édition du Iceland Airwaves et, pour l'occasion, nous voilà le retour à Reykjavik pour ce festival de découvertes qui prend place dans différents lieux de la capitale islandaise. Tout se passe à quelques centaines de mètres d'intervalle, dans le centre ville, entre clubs de rock, salles de taille moyenne et la plus grande scène du Art Museum. Pour ce premier jour, on débute l'après-midi dans un disquaire de la ville puisque le festival off, gratuit, se déroule dans des petits lieux de Reykjavik.


On commence les concerts par... la française Morjane Ténéré au Lucky Records pour un concert de folk en guitare-voix très intense. Accompagnée d'un batteur franco-islandais, la songwriter déploie une voix d'une beauté fulgurante sur des compositions aux textes forts et empreints de mélancolie comme sur le titre My Body, My Home. Cette voix puissante nous émeut au plus haut point, Morjane Ténéré inspire une ambiance particulière pour un public attentif qui prend les émotions comme elles viennent. Un moment assez unique et hors du temps inspiré par la folk et le blues traditionnels.

Les concerts du soir débutent au Gaukurinn, petit club rock du centre-ville avec K.óla et sa pop indé électrique chantée en islandais ou en anglais. Des mélodies simples et accrocheuses nous font remuer, comme ce riff de guitare sur Dansa meira. La chanteuse Katrín Helga Ólafsdóttir est accompagnée d'un violon et d'instruments à vents qui porte sa voix aiguë et poppy. Une belle découverte d'un groupe islandais plein de fraîcheur.


L'une des têtes d'affiche anglaises du soir s'appelle mary in the junkyard pour un concert qu'on attendait tout particulièrement. Le trio folk rock indé débarque sur la scène du Gaukurinn et va nous faire planer avec ses morceaux aux guitares torturées portés par la voix éthérée et souvent parlée de Clari Freeman-Taylor. Les compositions écorchées s'enchaînent, entre dream pop vaporeuse pointée d'une touche shoegaze. La bassiste Saya Barbaglia s'empare parfois d'un violon pour apporter une coloration particulière aux morceaux qui s'inscrivent dans une veine complexe de rock brut et organique. Les londoniens livrent probablement la meilleure performance du festival avec notamment leur tube Tuesday qui nous donne juste envie de remuer la tête et de se laisser envoûter par cette basse puissante. On pense parfois à Big Thief dans les influences avec ce coté écorché et cette voix sur un fil mais avec une vibe qui reste à part. mary in the junkyard nous ont bien touché en plein cœur.


Rendez-vous à l'Art Museum pour le concert des américains de Magdalena Bay. Le son se fait plus lourd sur cette grande scène avec cette synth-pop habile et légèrement angoissante, portée par la voix subtile et enivrante de Mica Tenenbaum. La chanteuse changera plusieurs fois de costumes pour arborer des vêtements plus fous les uns que les autres. Elle attire tous les regards avec ses danses à l'avant de la scène ou lorsque se saisit de son clavier-guitare pour faire exploser le son du titre Watching T.V. dans la grande salle. Entre mélodies rêveuses et nappes de synthé flottantes, Magdalena Bay nous offrent un show plein d'aventures psychédéliques et un brin surréaliste. Les rythmiques au ralenti se superposent à la voix sucrée de Tenenbaum, une performeuse aux mouvements de slow-dancing aussi marquants lorsqu'elle arbore son costume d'ange, que celui de démon. Le bon concert pour partir loin dans sa tête sur des sonorités kaléidoscopiques.


Retour au club Gaukurinn pour les New-Yorkais de Monobloc et leur post-punk entêtant et addictif. Porté par la voix strokesienne de Timothy Waldron, inspiré par des sonorités de rock 80's et 90's. Le groupe déploie une grosse énergie avec des compositions mélancoliques de rock indé acide et hyper rythmées. La voix grave entre en résonance avec les cordes de la guitariste Nina Lüders chargée de saturer la gauche de la scène de d'échos raisonnants. Le quintet américain déploie un son heavy mais méticuleux avec des influences pop dans des mélodies qui restent bien en tête, à base de breaks et de relance qui poussent à sauter sur place. Monobloc est un groupe qui donne et qui en aura surpris plus d'un dans l'audience.

Le premier jour du festival islandais se termine, on retiendra cette performance magique de mary in the junkyard, au milieu des retrouvailles avec cette ambiance si particulière que porte ce festival cool et relax, sérieux mais un brin désorganisé. Comme on l'aime, en fait.
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