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The Vals
Paul Weller

Paris, Bataclan - 8 avril 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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Moins de quinze jours après la déroute des élections Départementales, la scène du Bataclan programme le presque sexagénaire, Paul Weller, accompagné en première partie d'un groupe Anglais à peine trentenaire, The Vals. Une programmation qui fera sûrement sourire du côté de la rue de Solférino...

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Pour cette soirée pop rock anglaise au Bataclan, The Vals, groupe issu de la ville de Belfast, n'a rien oublié de ses classiques rock et folk entendus depuis les années 60 : des Waterboys en passant par les Kinks, jusqu'aux classieux Wings. Grosses chemises à motifs cachemire et coupes de cheveux tendances Beatles, époque Abbey Road, The Vals sont généralement composés de, Paul Doherty (aucun lien de parenté), Matt Rice, Conor McCaffrey, Orlagh McCrink, Chris Leebody et Emma Stevenson. En version masculine uniquement ce soir, le groupe qui a pour fans Yoko Ono ou Henry McCullough (Wings) insuffle, au travers de titres enlevés et joyeux comme Suzie Reaches For The Sky ou Quiet Part Of Town, un air de liberté post-soixante-huitarde qui matche parfaitement avec le public présent en majorité composé de quadras et de quinquas – dont on devine les parcours professionnels au travers de leurs costumes proprets ou de leurs demies tenues Mods ressorties des placards – qui, à une époque lointaine, ne juraient sûrement que par The Jam et les punk rockers de l'époque. Avaient-ils alors envisagé quel parcours professionnel allait s'ouvrir à eux et qu'ils passeraient les prochaines décennies à ne lancer plus qu'un seul anathème, celui de la hausse des impôts ?

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Il est loin le temps de In The City, titre qui portait aux nues la jeunesse, contestataire – mais sur la voie du chic, notamment par le comeback des Mods – en prise avec la mouvance punk. Il est tellement loin que celles et ceux venus, en grand très nombre pour entendre un titre de The Jam ou du Style Council, repartiront bredouilles, après un set pourtant très copieux. À quelques semaines de la sortie de Saturns Pattern, son nouvel album, Paul Weller, l'ex-Modfather fondateur de The Jam puis du groupe The Style Council, a entamé depuis mars sa tournée internationale. Quelque mille personnes, sur une jauge de mille deux cent, ne se sont pas pressées pour prendre place dans la salle du boulevard Voltaire, la plupart bien après le début de la première partie.

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Avec six des neuf titres de son nouvel album joués ce soir, Paul Weller est bien en tournée promotionnelle et semble ne plus tellement vouloir se pencher sur ce passé qui le suivra pourtant jusqu'à sa mort. Entouré de fidèles, comme le guitariste Steve Cradock (Ocean Colour Scene) et de plus jeunes musiciens, Paul Weller possède cette classe toute anglaise que beaucoup de musiciens Français lui envient. Cinquante-six ans au compteur et une énergie intacte qui se dévoile jusque dans ses mâchoires, fermement employées à tirer le suc d'un chewing-gum qui lui fera tout le concert. Un concert qui offrira pas moins de vingt-cinq titres sur la setlist, du plus récent au plus ancien, de l'éponyme Saturns Pattern à The Attic (tiré de Sonic Kicks, sûrement un de ses meilleurs albums solo) en passant par le plus ancien Uh Huh Oh Yeh (1989) ou l'attendu Changingman agrémenté de percussions exotiques et de riffs à rallonge pour achever la soirée.

Il est vrai que l'imposante formation qui l'accompagne lui permet de ré-orchestrer certains de ses titres, mais Paul Weller est également un amoureux du rythm and blues ou de ce qu'on appelait la « Blue-eyed soul », inaugurée par Stax Records et la Motown et défendue par l'anglais, à contre-courant de l'époque par le quatuor Style Council. La scène et son cortège d'émotions, d'adrénaline et de nerfs mis à rude épreuve, c'est toute la vie de Paul Weller. Il le prouve une fois de plus dans un set d'une rare énergie, impeccable scéniquement et techniquement parlant, mais manquant cruellement de titre étendards pour soulever le tout au niveau où on l'attendait.
Paul Weller préfère jouer sagement avec le présent qu'avec le passé ; on ne peut pas lui en tenir rigueur à une époque où tant de formations trentenaires se reforment en jouant, un peu trop fort, sur la nostalgie passée.
setlist
    THE VALS
    Non disponible

    PAUL WELLER
    White Sky
    Come On/Let's Go
    Kosmos
    Uh Huh Oh Yeh
    I'm Where I Should Be
    When Your Garden's Overgrown
    From the Floorboards Up
    Into Tomorrow
    Saturns Pattern
    Empty Ring
    Above The Clouds
    Long Time
    The Attic
    Friday Street
    Porcelain Gods
    Brand New Toy
    You Do Something To Me
    Peacock Suit
    7 & 3 Is The Strikers Name
    Whirlpool's End
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    These City Streets
    Foot Of The Mountain Encore 2: Broken Stones Picking Up Stix The Changingman
photos du concert
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