En première partie des Chameleons au Trabendo de paris, on découvre le duo Lillois
Dear Deer.

Auteur de trois très bons albums dont le particulièrement réussi
Collect And Reject sorti l'an dernier, le groupe propose une musique au fort relent cold wave. On pense parfois à de vieux groupes français des années 80 comme Clair Obscur ou au Jad Wio des débuts mais avec une intonation électro plus marquée. Dear Deer ne sonnent pas pour autant comme un groupe revivaliste des 80's. Les nordistes ont certes cette touche mais ils y ajoutent une approche du son on ne peut plus moderne. Entre cold wave et post-punk leur univers se révèle très séduisant. Leur set est extrêmement bien construit et monte en puissance au fur et à mesure des titres proposés. Le public ne s'y trompe pas et leur réserve un accueil très chaleureux. Un groupe très intéressant et un concert qui fait démarrer cette soirée de la meilleure des manières possibles.
Le revival post-punk qui sévit depuis maintenant de nombreuses années a remis
The Chameleons au goût du jour. Dans les 80s le groupe avait sorti trois superbes albums qui les avaient placés à jamais au panthéon des musiques made in Manchester. Les mancuniens débutent le concert avec trois titres de leur premier album, le merveilleux
Script Of The Bridge » :
Paper Tigers, A Person Isn't Safe Anywhere These Days et le splendide
Monkeyland qui donne ses premiers frissons à la salle. Ce début de concert frise la perfection avec un son de très grande qualité, un Mark Burgess qui apparaît en grande forme et une salle aussi chaude qu'enthousiaste.
Looking Inwardly et
Return Of Roughnecks montrent que les titres de
What Does Anything Mean? Basically, deuxième album du groupe, n'ont, à l'instar de ceux du premier, pas pris une ride. On se rend compte à cet instant tout ce que des formations comme Interpol doivent aux Chameleons. Le public est de plus en plus chaud, poussant le groupe vers les sommets. On sent alors un Mark Burgess visiblement ému par l'accueil que lui réserve la salle.
Singing Rule Britania, autre morceau de
What Does Anything Mean? Basically nous vaut un medley de
White Riot des Clash et
Transmission de Joy Division.
Sur
In Answer, un titre de
Strange Times, Mark Burgess se lance dans un insert du
Eleanor Rigby des Beatles. Les versions de
Home Is Where The Heart Is et
Swamp Thing qui suivent sont superbes. Le concert a été splendide depuis le début de la soirée mais parvient à atteindre de nouveaux sommets avec la merveille des merveilles,
Second Skin, l'un des plus grands titres new wave jamais écrits, repris en chœur par une salle en liesse. C'est le moment que choisira le groupe pour quitter la scène avant de revenir avec un autre morceau incontournable de leur répertoire,
Don't Fall.
Un concert majestueux de la part d'un groupe majeur de l'histoire musicale de Manchester. Bien des reformations n'ont aucun sens, celle des Chameleons s'avère, on le constate ce soir, une réussite indéniable.