Everything Everything

Qui se cache donc derrière les étrangement nommés Everything Everything ? Si certains les comparent d'ores et déjà à TV On The Radio, Animal Collective ou même Battles, d'autres, plus raisonnables, les classent plus humblement parmi les plus prometteuses formations de la scène mancunienne actuelle. Quoiqu'il en soit, avec leur premier single Suffragette Suffragette, ces amoureux du doublon semblent armés pour faire parler d'eux pour la meilleure des raisons : leur musique.

En dépit de leurs origines anglaises et d'un accent pop prononcé sur les deux titres de ce premier single, il y a bel et bien quelque chose d'américain dans la musique d'Everything Everything, un « je-ne-sais-quoi » les rendant novateur en dépit des comparaisons les rapprochant sans cesse des formations moteur des dernières années. Peut-être la volonté affichée de ne jamais se laisser enfermer dans une case prédéfinie, sautant au sein même du seul Suffragette Suffragette d'un style à l'autre, rebondissant sans cesse d'une première ligne directrice à une seconde, un exercice que les meilleurs groupes math-rock maîtrisent à la perfection. A moins que le refus de suivre le schéma du classique couplet/refrain ou des textes pour le moins abstraits (« Who's gonna sit on the fence when I'm gone, who's gonna sit on the fence when I'm not there ? ») ne soient les meilleures explications à ce décalage complet entre ce que le groupe propose et les formats standards ?

Qu'importe si la bside Luddites And Lambs se veut plus conventionnelle, Suffragette Suffragette est suffisamment marquant pour assurer à Everything Everything une curiosité grandissante de la part des amoureux de musique durant l'année 2009.