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Everything Everything - Man Alive
Chronique Album
Date de sortie : 30.08.2010
Label : Geffen/Polydor
3
Rédigé par Johan, le 27 août 2010
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Après, ces deux dernières années, s'être longuement cherchés et essayés à différents labels, Everything Everything se sont finalement reposés sur Geffen. Si l'on pouvait craindre que le groupe ait tout tout donné avec ses quatre singles sous ecsta, il n'en est rien : Man Alive est rempli de ces bombinettes sautillantes qu'on attendait de leur part, secondé ici par David Kosten (Bat for Lashes, Joseph Arthur, Curry & Coco) à la production, avec hélas quelques ratés lorsque les quatre musiciens délaissent l'urgence de leur pop au profit d'un classicisme qui leur sied moins.

Certes, lorsque l'on connaît le parcours du groupe, la surprise n'est pas forcément de mise. Everything Everything nous donne tout tout ce qu'on imaginait d'eux, c'est-à-dire une pop sans complexe, avec des hauts et des bas vocaux indescriptibles. Les compositions sont ainsi essentiellement portées par le chant « rollercoaster » de Jonathan qui, inévitablement, finit par lasser, le jeune anglais n'ayant ni les convulsions charmeuses du Paul Smith des débuts (Maxïmo Park), ni la folie des grandeurs de Hayden Norman Thorpe (Wild Beasts).
Seulement, Everything Everything ont plus d'un tour dans la manche de leurs cardigans Ben Sherman. La plupart des titres fourmillent d'idées, de mélodies, de breaks vocaux dérangés et semblent, au premier abord, n'avoir aucune direction ni structure. Ce n'est qu'au fil des écoutes que l'on réalise que Everything Everything ont tout tout pensé au millimètre, que la spontanéité de l'ensemble n'était finalement qu'une illusion très bien rendue grâce aux cordes vocales passe-partout du chanteur. Car, une fois passé l'effet de surprise, le disque paraît abordable, voire trop abordable, et les écoutes se font alors plus espacées, moins excitantes.
Mais Everything Everything ne font pas que dans le single, ils savent aussi ralentir le tempo quand il ne le faut pas. Car ce ne sont pas ces quelques interludes (Leave The Engine Room, Tin (The Manhole), Two For Nero) dans la folie régnant au coeur de Man Alive qui viendront sauver les apparences. Seule Final Form – ou comment parvenir à singer Thom Yorke (Radiohead) et Tunde Adebimpe (TV on the Radio) dans une même chanson –, s'en sort avec les honneurs et une once d'originalité.

Everything Everything ont tout tout des plus grands, mais leur manque d'ambition et de prise de risque nuisent à l'ensemble et à notre intérêt qui, au gré des écoutes, va en décroissant, là où un Limbo, Panto et même un A Certain Trigger possédaient une marge de progression conséquente et, au-delà d'une maîtrise musicale, une complexité aussi bien dans le chant que les arrangements.
tracklisting
    01. MY KZ, UR BF
  • 02. QWERTY Finger
  • 03. Schoolin'
  • 04. Leave The Engine Room
  • 05. Final Form
  • 06. Photoshop Handsome
  • 07. Two For Nero
  • 08. Suffragette Suffragette
  • 09. Come Alive Diana
  • 10. NASA Is On Your Side
  • 11. Tin (The Manhole)
  • 12. Weights
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