Lyla Foy

Celle que l'on connaissait il y a peu sous le nom de WALL sort, après un premier album, un nouvel EP, UMi, signé encore une fois Lyla Foy. Outre son identité civile, la jeune artiste y révèle un profond penchant pour les mélodies lascives. Excentricité proscrite pour ce dernier opus, l'heure est aux songes, aux remises en question, à la mélancolie.

Beginning It All Again, titre assez évocateur, n'ouvre sûrement pas l'EP par hasard. L'artiste y dévoile ses vicissitudes sans grand artifice. Seul le delay se fraie un chemin entre les accords des cordes et du clavier de façon à creuser la langueur. Difficile de ne pas associer la jeune femme au lyrisme de ses prédécesseurs Kate Bush ou Norah Jones.

La voix, aussi belle soit-elle, avouons le, règne sur l'opus. Il nous vient donc une question. Comment interpréter le disque en lui-même si l'on fait fi de la cantatrice ? Tout cela ne s'apparente qu'à un doux récit sur musique d'ambiance. Le manque de nuance nous fait-il passer à côté du sublime des cordes vocales de Lyla Foy ?

Malgré tout, cette dernière parvient à relever le ton, le tempo – et l'auditeur de sa torpeur – dans River, où la cymbale exalte nos tympans si bien que le refrain finirait par trotter dans nos têtes.

Mais l'on retombe tout aussi vite dès le titre suivant. Sur Right To Be, la reverb en devient presque religieuse, et ainsi donc va se poursuivre l'EP pour aboutir doucement à une fin malheureusement trop proche du début. Par là on entend qu'il fut difficile de distinguer entre eux des titres trop peu nuancés.

Grosse interrogation à l'écoute de l'opus, donc. Serions-nous insensibles ou Lyla Foy y serait-elle aller un peu fort dans le lyrisme ? Enfin, UMi manque certes de nuances mais Lyla Foy pas de voix, ce qui nous donne envie de nous rendre à une de ses représentations pour, on l'espère, transformer notre ennui en l'admiration infantile que l'on peut porter à une chanteuse telle.