Lyla Foy

L'arrivée un tant soit peu prématurée du printemps et de ses belles journées ensoleillées coïncide avec la sortie du premier album de Lyla Foy. Cette jeune anglaise avait déjà fait parler d'elle en 2013 avec quelques productions de haute tenue sous le nom WALL. En fin d'année dernièren celle-ci sortait son premier quarante-cinq tours, Easy, cette fois sous son propre patronyme via le label Sub Pop. Si aucune rupture musicale avec ses essais antérieurs n'a été constatée, c'est bien davantage de maturité, en à peine deux titres, qu'il fallait interpréter. De quoi engendrer une certaine envie d'en découvrir davantage, notamment sur un format long.

Mirrors The Sky débute avec Honeymoon, joyau étincelant où la Londonienne envoute son monde de par sa sensualité vocale irrésistible qui vient se mélanger à cette mélodie particulièrement brumeuse. Le résultat est d'autant plus étonnant qu'une lune de miel s'apparente davantage à une heureuse célébration de la vie d'un couple qu'à un moment particulièrement mélancolique. Pourtant avec cette chanson Lyla Foy réussit d'entrée un coup de force qu'on ne retrouvera malheureusement plus dans la suite de cet album.
En effet, une fois le brouillard dissipé, ce sont bien les rayons d'un soleil printanier qui vont prendre place sur la plupart des autres chansons de celui-ci. Mais perd-on véritablement au change ?

La réponse est tout bonnement non. Si la lumière est de mise dans la plupart des morceaux de son opus, Lyla Foy réussit brillamment à ternir cette luminosité musicale avec une empreinte vaporeuse qui empêche à tout jamais aux compositions de Mirrors The Sky de trouver la voie lactée. Par exemple, I Only aurait pu devenir une petite ode électro-pop si la voix de la jeune chanteuse ne venait pas obscurcir son petit côté joyeux. C'est d'ailleurs bien le timbre de l'anglaise qui vient masquer d'un nuage blanc ce soleil qui rayonne dans les dix compositions.

Cet album est donc parfaitement adapté à cette nouvelle saison qui débute à peine. Si Someday entrouvre la porte aux espoirs comme dans un redémarrage cyclique, Warning vient vite nous avertir de prendre garde à ces possibles envolées d'un moment qui peuvent retomber aussi rapidement qu'elles sont arrivées. La pop électronique de Lyla Foy mérite cependant de perdurer bien plus que le temps d'une saison. Gageons que Mirrors The Sky sera toujours aussi savoureux à écouter à la fin de cette année.