Dream Wife

Un son de Dream Wife, ça s'écoute à fond. Mettez votre casque, enfermez-vous chez vous pour être tranquille, faites « play » sur Fire et lâchez-vous. Le nouvel EP des trois mordues de pop punk est un nouvel happening, un concentré d'énergie signé Rakel Mjöll, Alice Go et Bella Popdadec.

Au commencement, il y avait une blague, un défi : se déguiser un girl band excentrique factice pour un projet à l'école d'art de Brighton. Et puis la parodie de Spinal Tap s'est exportée jusqu'aux scènes de Londres. Dream Wife a déboulé dans les bacs en mars 2016 avec un premier EP éponyme signé chez Lucky Number Music. Le trio britannico-islandais était né.
Leur musique est à leur image : corrosif, frais et explosif. L'inspiration des groupes riot grrl des années 90 est évident. Mjöll passe d'une voix fluette et sensuelle au cri punk arraché. Fire est marqué par cette voix si singulière. Le titre est porté par un riff de guitare électrique entêtant presque dissonant, dans les aigus, claqué par Alice Go. Le refrain est fidèle à leurs précédents titres : une saturation de batterie, guitare, choeurs.

« Do you remember last night there was a fire? / We danced and we screamed and we held each other tight » crie Rakel Mjöll, la bouche grande ouverte et les cheveux au vent, dans un vidéo clip réalisé par Glashier. Les trois musiciennes aux looks extravagants et aux coupes déstructurées sont sur la route dans un 4x4, au beau milieu d'une nature sauvage qui s'apparente aux plaines islandaises.
Le deuxième titre de l'EP s'intitule Somebody. Un peu moins éclatant et vitaminé, il résonne comme un cri mélancolique teinté de militantisme. « I'm am not my body I'm somebody », scande Rakel Mjöll en détachant toutes les syllabes. Les trois autres morceaux de l'EP sont des remixes de Fire (Ellie Herring, FTSE, biLLLy), de quoi danser jusqu'au bout de la nuit.

À quand l'album ? Les quelques titres sortis depuis les débuts de Dream Wife laissent espérer à un avenir radieux pour les trois nanas et leur musique pimentée. On aimerait en entendre plus. Pour que la blague initiale prenne corps et encore plus d'envergure.