Dream Wife

A défaut de pouvoir promouvoir leur nouvel album So When You Gonna... (sorti le 3 juillet dernier), Dream Wife nous proposent en ce mois de novembre reconfiné un album live « In Real Life », enregistré en janvier devant une poignée d'amis et de fans dans la petite salle de Peckham Audio à Londres lors de leur premier (et hélas dernier) concert de l'année. Elles y joueront une majorité de titres de leur disque alors à paraître, un plaisant mélange de pop et de punk rock.

« Bienvenue au premier concert de Dream Wife de l'année ! » sont les premiers mots prononcés sur ce disque par Rakel Mjöll, chanteuse principale du trio, peu après le début explosif de leur chanson Hey Heartbreaker, tirée de l'EP paru en 2016. La qualité d'enregistrement de ce disque live est plutôt bonne, et l'on peut clairement entendre que la salle de concert est petite avec un son sec et explosif, presque sans réverbération.
So When You Gonna... (extrait de leur nouveau disque éponyme) est le deuxième morceau joué, et on y retrouve un vrai plaisir de retrouver la scène pour les trois musiciennes (accompagnées du batteur Alex Paveley), afin de débuter une nouvelle tournée. Rakel Mjöll invite déjà le public à chanter à la fin de ce nouveau titre. On constatera d'ailleurs que la version studio parue cet été propose une fin différente.

Mais la vraie surprise de cette captation, qui fait suite au morceau pop Hasta La Vista, est l'apparition d'une nouvelle chanson fort intéressante, Cheap Thrills, avec ligne de basse funk et riffs de guitare aux faux airs de Bloc Party. Il est vrai que c'est une habitude pour Dream Wife, se définissant comme un groupe de scène, de tester de nouveaux titres en concert (parfois même avant de les finaliser).
Somebody (extrait du premier album éponyme Dream Wife) est alors introduit par Rakel Mjöll, qui explique au public l'importance de se soutenir en tant que confrères et consœurs lors d'un concert, afin que chacun se sente en sécurité et puisse s'éclater. A la fin du morceau, le message féministe (« Je ne suis pas qu'un corps – Je suis quelqu'un ») est repris en chœur par la bassiste Bella Podpadec et l'excellente guitariste Alice Go qui la rejoignent et répètent avec force et insistance leur slogan « I / am / not / my / bo-dy / I am somebody ! ». On se croirait sur un ring de boxe.

Nous retrouvons après un vieux morceau parlant d'amitié, Kids, provenant de leur EP sorti en 2016. Le groupe enchaîne alors sur le morceau à la fois amusant et revendicatif Sports! avant d'entamer la guerrière F.U.U., version rallongée et se terminant de manière chaotique au milieu des cris de la chanteuse et de la foule, tandis qu'Alex Paveley n'en finit plus de frapper sa batterie.
L'intro de Let's Make Out, qui vient ensuite, est elle aussi rallongée, permettant ainsi à Rakel de faire de longs remerciements, avant de jouer avec le public. Elle sépare celui-ci en deux équipes qui doivent encourager chacune leur capitaine, la guitariste Alice pour l'équipe A, et la bassiste Bella pour l'équipe B, puis s'improvise commentatrice sportive. L'excitation monte dans le public et une rumeur se fait entendre. On aimerait avoir l'image afin de voir les mouvements de foule durant le bœuf de fin du morceau et du concert.

Au final, ce live tout en exubérance semble être un bon résumé des quelques années d'existence de Dream Wife et de leur énergie et passion communicatives en concert. Après tout, il s'agit clairement d'un groupe dont le cœur est la scène. Il ne faut pas omettre qu'à l'origine, les musiciennes et amies l'ont créé dans le seul but de partir en tournée au Canada afin de rendre visite à des amis y habitant.
Même si la fin du set est ici un peu longuette à écouter et perd de son sens en enregistrement strictement audio, on saluera la volonté de Dream Wife de vouloir partager un bout d'expérience live avec ses fans afin de les faire patienter.