Pozi

Avec une formation assez inhabituelle, basse / batterie / violon, Pozi réussissent à insuffler un peu de nouveauté dans le son post-punk.

Sans guitare, mais avec trois voix, le trio de Londres danse sur le fil de la dissonance et rappelle Section 25 ou Siglo XX voire Death In June sur Sea Song. De vieilles références obscures dans tous les sens du terme, mais remises au goût du jour, voilà la recette de ce groupe qui fait dans le rétro futurisme.

L'histoire de Detainer Man, celle d'un policier pré-programmé pour torturer les personnes qui ne se conforment pas au système, aurait pu être écrite par George Orwell dans une suite de 1984, ou par Alan Moore dans un nouveau chapitre de V pour Vendetta. Le tempo est rapide, le rythme répétitif, l'ambiance suffocante : on a bien l'impression d'être dans un univers dystopien, ou dans un club gothique du début des années 80.


Le groupe ne vit cependant pas dans le passé et se pose en observateur de notre époque. Et, même confiné, Londres ne manque pas de matière d'inspiration. Si vous doutez encore que ce groupe est contemporain, Typing ne fait pas référence aux machines à écrire, mais aux engueulades qu'on peut avoir sur les plateformes de réseaux sociaux ou de messageries.

Et malgré un violon strident, une basse fiévreuse et une batterie glaciale, Pozi créent un univers fascinant. En se concentrant sur la rythmique, on peut trouver leurs morceaux dansant, en se laissant prendre à leur mélodie, on se retrouve dans une autre dimension, aussi séduisante que inquiétante. Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce EP, tout comme à son prédécesseur, est d'être trop court.