Kyte

Imaginez… quelques notes de piano viennent vous tirer de votre léthargie matinale, dans le comté brumeux de Leicester. La mélodie est douce, la voix murmure sur une rythmique à contre temps, vous êtes les bienvenus dans l’univers planant de Kyte.

Ce jeune quintet (moyenne d’âge 20 ans) vient de réaliser son premier album, nommé tout simplement Kyte, (jeu de mot subtil, « kite » en anglais signifiant « milan », on ne peut qu’y entrevoir la grâce du vol de ce rapace) sorti le 18 février dernier, sur le label Kids. En seulement sept titres, on est bluffé par la puissance des compositions : immanquablement épurées, les mélodies s’enchainent sans lourdeur, flottantes, et laissent s’immiscer le sentiment d’avoir suspendu le temps. Chaque titre se déploie littéralement, comme pour vous enserrer totalement ; Planet (7mn !) vous fait plonger dans une atmosphère cotonneuse, qui vous enveloppe tout doucement, alors que le dernier titre These Tales Of Our Stay vous redépose, presque neuf minutes durant, tranquillement dans la réalité, apaisé.
Dans l’ensemble, le groupe distille une « pop à air coussiné » (assez similaire à du Sigur Ros), d’une maturité stupéfiante quant à leur jeune âge. Pour la petite histoire, Boundaries a déjà ravi les arrangeurs de la bande originale de la série « Les Sopranos » et Kyte participera en juin prochain à un « Japan Tour » fort attendu par les fans de la première heure.
Non loin de la pop mélodique de groupes tels que VS, Every Silver Lining Has A Cloud, ou encore Boards Of Canada, Kyte sublime ses harmonies psychées et ses arrangements au point même d’en devenir un peu grandiloquent (These Tales Of Our Stay, sorte de « final sans fin » de l’album…). Idéal en musique de fond, ce mini album a de quoi faire vibrer, mais ne marque pas assez les esprits. Surement est-ce dû au fait que les sept titres s’enchainent sans grande différence, et qui, au terme de l’album, se laissent oublier trop rapidement…

Malgré une certaine homogénéité dans les morceaux, ce premier album nous fait tout de même découvrir de très belles mélopées atmosphériques, et de fait, souhaitons à Tom, Scott, Nick, Ben et Jamie, autant de réussite que les jolis rêves que leur musique procure.